Publié le 17 mars 2021 à 18h11 - Dernière mise à jour le 9 décembre 2022 à 14h18
La pandémie que nous traversons est sans nul doute l’une de celle qui marquera nos vies et bouscule nos repères. Dire que l’un de nous n’a jamais douté, ne s’est jamais interrogé au cours de cette année sur cette crise, ses évolutions et ses conséquences serait mentir.
Aucun d’entre nous ne peut, pétri de certitudes, affirmer avec force des présages sur l’évolution du virus et sur nos lendemains. Mais si cette crise a renforcé une de mes certitudes, c’est celle de la force de l’action politique.
C’est le fait que les hommes et les femmes politiques sont là pour tracer la voie et montrer un chemin qui peut parfois être rempli d’embûches. La forme de l’action politique à laquelle je crois, c’est de prendre des risques et pas de nous résigner à ne pas vivre.
Depuis le début de la crise, chacun mesure que les collectivités sont capables d’agilité, de réactivité et de responsabilité. C’est ce qui leur a permis tant dans la distribution de masques, que sur les tests et aujourd’hui la vaccination d’être plus souple que l’État.
Depuis cette crise, combien d’entrepreneurs, de décideurs, de commerçants se réinventent pour vivre ou survivre? Cet esprit d’audace, d’initiatives, d’entreprise, c’est le génie français. C’est celui qui conduit les Français à douter avant de prendre un risque, en le prenant parce que «l’audace paye», et à ensuite faire école parce que l’innovation est créatrice de richesses.
Cet état d’esprit, c’est aussi celui qui conduit le politique à ne pas se voir imposer une décision par son administration mais à exercer une réelle autorité sur les choses, en opportunité. Alors, oui, je crois que nous devrons vivre avec ce virus encore. Que celui-ci doit nous pousser à être inventifs et courageux. Et surtout qu’une fois le risque évalué, il faut mettre fin aux hésitations, aux pas de deux qui sont mortifères dans une période où les Français sont anxieux et entendent en permanence des controverses et des avis divergents sur tous les sujets.
Soyons courageux sur les vaccins. Nous avons une médecine française et européenne parmi les plus performantes au monde. C’est la raison pour laquelle je crois au Pfizer, au Moderna, à l’AstraZeneca et même au Spoutnik déjà utilisé dans 48 pays.
Soyons courageux sur le confinement où il faut territorialiser au maximum parce que la France c’est 36 000 communes uniques avec une identité sur 3 océans et sur 5 continents.
Soyons courageux sur la réouverture des équipements culturels qui peuvent sans doute trouver des formules adaptées à chaque discipline afin que la création artistique et culturelle continue de s’exprimer.
Soyons courageux sur les restaurants où les autotests, que j’ai appelés de mes vœux, apportent une solution qui doit permettre de retrouver au plus vite leur réouverture.
Oui, il n’y a rien de pire que le principe de précaution qui annihile tout et surtout l’esprit d’initiative.
Soyons courageux et optimistes. Car le courage, c’est de résister. Le courage c’est de vivre. Le courage c’est de nous adapter.
Le Dr. Renaud Muselier est président de Provence-Alpes-Côte d’Azur, président de régions de France