Le projet ITER incarne, et sans équivalent, l’une des plus ambitieuses coopérations scientifiques et diplomatiques de notre époque. Son rôle est aujourd’hui essentiel dans la recherche sur la fusion et dans le développement d’une filière industrielle.
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La contribution de l’Europe représente à peu près la moitié du coût de construction ; les six autres membres engagés dans cette entreprise (la Chine, l’Inde, le Japon, la République de Corée, la Fédération de Russie et les États-Unis) contribuent à part égale à l’autre moitié.
Ce projet colossal, qui rassemble ainsi 35 nations, avec un investissement de plus de 20 milliards d’euros, est le symbole de notre capacité à unir les forces internationales pour affronter les défis énergétiques du futur. En effet, conçu pour démontrer la faisabilité scientifique et technologique de l’énergie de fusion, ITER sera la plus grande installation expérimentale de fusion jamais construite.
La fusion est à l’origine de l’énergie du Soleil et des étoiles : quand des noyaux d’atomes légers fusionnent pour former des noyaux plus lourds, une grande quantité d’énergie est libérée. La recherche sur la fusion vise à maîtriser cette source d’énergie à la fois sûre, fiable et respectueuse de l’environnement.
L’assemblage du réacteur en juillet 2020 a marqué une étape cruciale pour ITER. Le 12 février prochain, la venue d’Emmanuel Macron, accompagné du Premier ministre indien, sera la première visite présidentielle depuis le début de ce chantier historique. Cette venue soulignera l’importance stratégique de ce projet international.
ITER cumule pratiquement toutes les difficultés imaginables pour un projet technologique. Mais la réussite de celui-ci dépend également des facteurs humains. L’expérience montre que la coopération internationale et les formidables capacités d’accueil et d’organisation de la France sont à la hauteur du défi. La France et la Région Sud, sous l’impulsion de Renaud Muselier, ont saisi l’importance cruciale de ce projet. La création de l’École internationale de Manosque en témoigne, offrant un cadre éducatif de premier plan aux enfants des chercheurs. Aujourd’hui, près de 5 000 personnes à Cadarache et 15 000 à travers le monde œuvrent à la réussite d’ITER.
Dans le cadre de notre mouvement « Cap sur l’Avenir » avec Les Amoureux du Sud, nous avons souhaité mettre en lumière la dimension humaine de cette aventure extraordinaire. Au-delà des prouesses scientifiques, nous avons rencontré les représentants des différentes communautés, associations et autorités locales.
Au cœur de la Provence verte, une « réaction » silencieuse s’opère. Alors qu’ITER façonne l’avenir énergétique mondial dans ses laboratoires, une autre fusion, tout aussi remarquable, se déroule dans nos villages : celle des cultures et des cœurs. Nous avons rencontré des familles venues du monde entier qui se sont intégrées avec une rapidité stupéfiante. Cette alchimie sociale n’est pas le fruit du hasard. Elle est portée par un réseau associatif dynamique et des autorités locales engagées.
Cependant, nos échanges avec les différentes communautés ont aussi mis en lumière des défis à surmonter, notamment, la diversité culturelle, la barrière de la langue et la complexité administrative française. Grâce à nos discussions avec les maires locaux – Camille Galtier (Manosque), Claude Cheilan (Vinon-sur-Verdon), Romain Buchaut (St Paul-lez-Durance) – et Pietro Barabaschi, directeur général d’ITER, un bureau France Services dédié ouvrira ses portes en avril 2025 pour accompagner les expatriés dans leurs démarches.
ITER est aujourd’hui un emblème du savoir et du savoir-faire français et mondial dans le domaine de la science et de la technologie nucléaire. Cette réussite va bien au-delà du cadre scientifique et incarne une véritable réussite d’intégration internationale. Des familles venues d’Europe et d’autres continents se sont installées ici, contribuant à un enrichissement culturel et économique de la région.
Parmi elles, Ling, une jeune maman d’origine d’une mégapole chinoise, a rejoint son mari à Vinon-sur-Verdon. Elle témoigne : «La Provence offre un cadre de vie idéal pour une famille.» Robert, un scientifique slovène, partage également son expérience : «J’adore la qualité de vie en Provence. Elle allie nature et culture.» Ces familles apportent une contribution précieuse au développement économique local et deviennent, à leur manière, des ambassadeurs de notre région dans le monde entier.
La visite du président de la République sera donc l’occasion de découvrir non seulement une prouesse technologique mondiale, mais aussi un modèle d’intégration réussie. Ces familles d’ITER, devenues de véritables « Amoureux du Sud », incarnent l’excellence française dans sa double dimension : scientifique et humaine. La Provence est une terre d’accueil où se construit l’avenir.