Publié le 10 septembre 2020 à 13h47 - Dernière mise à jour le 4 novembre 2022 à 12h47
J’en appelle au civisme de la population mais aussi à une évolution de la doctrine politique… À la sortie du confinement, nos concitoyens ont été sommés de se faire dépister au moindre doute, et depuis l’arrêté du 25 juillet dernier, cet accès est ouvert à tous, sans prescription médicale, sans symptôme, et de manière gratuite. Nous, Laboratoires de biologie médicale, avons mis en œuvre tous les moyens nécessaires pour faire face à cet afflux de patients et passer en quelques mois de 0 à 1 million de prélèvements par semaine -actuellement Synlab Provence effectue 3 000 prélèvements/jour et s’organise pour en faire 5 000 prochainement-. Néanmoins, à Marseille comme dans les Bouches-du-Rhône, la demande ne cesse d’exploser et cette ruée vers les tests met en péril tout un système, déjà en forte tension: laboratoires saturés, personnels exténués, frustration des patients qui doivent parfois attendre plusieurs heures, montée des incivilités à l’encontre de nos équipes, délais de résultats allongés… N’oublions pas que les tests RT-PCR (naso-pharyngés) ont avant tout pour but d’endiguer la propagation du virus. Ils doivent donc devenir prioritaires pour les personnes présentant des symptômes ou pour les cas contacts avérés. Autant que possible, nous avons -à notre niveau- mis en place des créneaux réservés à ces personnes mais il est compliqué de faire le « tri » des patients. C’est pourquoi j’appelle à un système de régulation des tests. L’offre de tests, après avoir été pénurique, existe désormais. C’est une chance pour lutter contre le virus. Faisons en sorte qu’elle soit utilisée à bon escient pour endiguer une demande qui ne cesse de croître. Remettre le médecin traitant au cœur du système, avec une prescription médicale comme « filtre », pourrait être une option. Sur notre territoire, le taux de positivité est de 6 %. Est-ce à dire que 94 % des personnes sont testées pour rien?… Sans parler du coût que cela représente pour la collectivité, 250 millions d’euros par mois au niveau national. Malgré l’inquiétude et le stress de nos concitoyens, le civisme doit l’emporter. Parfois, nos laboratoires de biologie médicale sont incriminés, mais nous aussi, nous subissons une situation sans précédent. Nous avons depuis montré notre capacité d’adaptation et faisons le maximum pour être au côté de la population, la servir, lui être utile. Il faut que la population, particulièrement sur notre territoire, s’arme de patience et nous fasse confiance.
A propos de Synlab Provence : Synlab Provence est un groupement de 65 laboratoires d’analyses médicales répartis sur les Bouches-du-Rhône (54 sites), le Vaucluse (7 sites) et les Alpes-de-Haute-Provence (4 sites), accueillant en moyenne entre 5 000 à 6 000 patients quotidiennement. Il compte 70 biologistes médecins et pharmaciens, 5 pôles médicaux d’excellence, 6 plateaux techniques de proximité et près de 420 collaborateurs. Synlab Provence constitue la plus importante filiale française du groupe Synlab, leader européen du diagnostic médical (1,7 Md d’€ en Europe). |