Quand dans la tempête, le bateau roule bord à bord, que la coque grince sous l’assaut des vagues, il y a ceux qui prient dans l’espoir d’un jour meilleur, ceux qui lorgnent la chaloupe prêts à piétiner son voisin pour sauver sa peau. Et puis il y a les courageux qui restent à la manœuvre pour sauver bateau et passagers dont ils ont la charge.
Il en va de même dans ces temps troublés, où l’extrême-droite semble aux portes du pouvoir. Il y a ceux qui, sous des prétextes divers, restent planqués «sous la banquise» pour reprendre une expression chère à Jean-Claude Gaudin, ceux qui sont prêts à jeter aux orties leurs engagements dans le seul but de sauver leur siège. Et puis il y a ceux qui ramassent le drapeau pour le brandir bien haut et se lancent dans la bataille, bien déterminés à gagner. A l’exemple d’Édouard Philippe.
Au lendemain des élections européennes, les masques n’ont pas tardé à tomber
A gauche, l’ensemble des partis se réclamant de cette mouvance, jusqu’aux extrêmes, se sont regroupés sous l’appellation d’un Front populaire new look. Pour ce faire, avant même l’ébauche d’un début de programme, chacun a caché sous le tapis ses divergences. Que ce soit sur l’Europe, sur le soutien à l’Ukraine ou aux Palestiniens, ou bien encore la réforme des retraites, pour n’évoquer que quelques dossiers sensibles. Quand sera-t-il lorsqu’il s’agira de rédiger le programme de gouvernement ? Difficile d’être devin tant les points de vue différent au sein de cette union de la gauche reconstituée.
A droite, la décision unilatérale d’Éric Ciotti d’un accord de LR, qu’il présidait encore, avec le RN a mis la droite en ébullition. Mis devant le fait accompli, ses pairs l’ont désavoué derechef. Ils l’ont démis de ses fonctions et exclu de ce parti sans plus tarder. La prise de position de Ciotti a été vécu comme une trahison par les ténors des Républicains et nombre de leurs électeurs.
Comment, lorsqu’on se prétend gaulliste, peut-on rallier un parti xénophobe et raciste, héritier du FN fondé jadis par certains Waffen SS. Pour sauver son siège de député et avec en arrière-pensée les élections municipales à Nice, dont il lorgne la mairie, Ciotti a pactisé en catimini avec l’extrême droite.
Quelle indécence ! Tout cela ne glorifie pas la politique et met à mal un peu plus encore notre démocratie. Comment les Français vont-ils réagir face à ces tambouilles ? Le 30 juin, ils donneront une première réponse…