Publié le 22 novembre 2016 à 12h06 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h42
A l’approche de la Capitale européenne du sport 2017, Didier Parakian, adjoint au maire de Marseille, délégué à l’Économie, aux Relations avec le monde de l’entreprise, et à la Prospective, évoque les retombées positives des événements sportifs. Il met également en lumière le dynamisme «des pôles d’excellence qui forgent notre expertise et notre renommée en matière de sport. Des faisceaux qui convergent pour dynamiser l’économie de la Métropole.»
Marseille, une terre de champions au profit de son rayonnement international
Marseille vit une relation particulière avec le football. Plus qu’une tradition, c’est un mode de vie. On y pratique sans effort le culte de l’émotion partagée dans le stade, on y décline en permanence les valeurs de l’intégration sociale et on y a développé une culture du supporter qui connaît peu d’équivalents en Europe. Au delà du football, depuis plusieurs décennies, Marseille conforte son image de ville sportive avec ses 220 000 pratiquants, des dizaines de milliers de bénévoles et 1 500 clubs. C’est cette richesse, conjuguée à des atouts géographiques (un fabuleux terrain de sport naturel pour tous) et à l’organisation de toujours plus de grands évènements internationaux qui nous ont permis d’obtenir le titre de Capitale européenne du sport (CES) 2017.
Récemment, les Jeux Olympiques de Rio 2016 ont mis sur le devant de la scène, de jeunes athlètes de Marseille-Provence, très prometteurs. Sportifs dans l’âme mais aussi très attachés à notre territoire, parce qu’ils y sont nés ou parce qu’ils s’y sont entraînés, ils en sont les meilleurs ambassadeurs. Ils renvoient une image sportive et citoyenne dont nous pouvons être fiers. La relève est assurée !
Capitale européenne du sport 2017, Marseille-Provence peut compter sur ses nombreux champions de très haut niveau, qui brillent dans différentes disciplines.
Du mythique Olympique de Marseille au Cercle des Nageurs, «fabrique» de champions internationaux, en passant par le Pôle France Voile ou la SCO Sainte Marguerite, les grands clubs ne manquent pas. Le territoire sait également s’appuyer sur des structures plus petites à l’énergie hors du commun. Les clubs et les structures associatives comptent assurément parmi les acteurs les plus dynamiques du territoire. Ce sont des forces vives capables de se réunir spontanément autour de grands événements, conscientes qu’elles sont des facteurs de cohésion sociale et de dépassement de soi.
Le choix de Marseille, en septembre 2015, comme ville partenaire des épreuves olympiques et paralympiques de voile, dans l’hypothèse où Paris serait choisie comme ville organisatrice des JO 2024, vient confirmer l’ambition de notre ville…
C’est en effet une opportunité unique pour façonner un héritage sociétal commun, par le partage des valeurs de l’olympisme et par notre capacité à créer un accélérateur économique et territorial, avec la promesse d’un rayonnement international durable.
L’innovation comme outil économique
La dynamique sportive d’un territoire ne se mesure pas seulement à ses résultats en compétition ou à son nombre de licenciés : le poids économique du secteur est un atout supplémentaire.
Nous souhaitons donc contribuer à rendre nos entreprises plus compétitives, continuer à développer l’économie de la connaissance et promouvoir l’attractivité d’Aix-Marseille-Provence. Nous sommes d’ores et déjà engagés dans la préparation du Schéma Régional de Développement Économique d’Innovation et d’Internationalisation en collaboration avec la Région.
En sport, comme dans d’autres domaines, il paraît en effet essentiel de fédérer les pouvoirs publics et les branches professionnelles.
En l’espèce, il s’agirait de :
– promouvoir l’apprentissage des métiers en lien avec le sport ;
– mettre en place un centre de ressources partagées pour la création d’emploi ;
– valoriser l’expérience pour valider les qualifications ;
– favoriser l’innovation de nouvelles technologies numériques et médicales, grâce à un cluster « sport pour tous ».
Nous avons les acteurs pour écrire le scénario de notre réussite. Je pense notamment aux start-up et entreprises du Pôle Média de la Belle de Mai et du Technopôle de Château-Gombert, dont certaines se spécialisent avec brio dans l’ e-sport. N’oublions pas, non plus, que Marseille est le 2e pôle de recherche publique de France, grâce à l’excellence de ses laboratoires et la qualité de ses chercheurs.
Jean-Louis Moro, vice-doyen de la Faculté des Sciences et du Sport a présenté récemment la proposition de cursus en Sciences du Sport et du Mouvement Humain d’Aix-Marseille Université (AMU). Les binômes «sport et santé», «ingénierie et ergonomie», «recherche et développement», et «éducation et management» sont les piliers du sport au service des citoyens. Les expérimentations mises en œuvre donnent des résultats positifs stupéfiants. La pratique régulière sportive adaptée à la pathologie ou à la capacité d’une personne, génère un bien-être à la source de rémission prouvée.
Le TechnoSport de Luminy, nouveau gymnase expérimental, fait partie de ces outils au service de tous avec de nouvelles fonctionnalités. Sa caractéristique principale est, outre les fonctions habituelles de ce type d’installation, de fournir une plateforme technologique pour la capture et l’analyse de la gestuelle, aussi bien du sportif de haut niveau que des populations fragilisées (obésité, gériatrie,…) avec la création de nouveaux laboratoires d’ingénierie de la santé.
Les infrastructures instrumentées permettent de mettre en place une nouvelle approche de l’enseignement basée non seulement sur la pratique mais aussi sur l’analyse de la mesure des performances.
Charles Richard, président du Stade Marseillais Université Club (SMUC), travaille de concert avec la Faculté des Sciences en développant au sein du Club, une nouvelle dimension : celle du «sport adapté». Le club le développe au profit des personnes en récupération physique, ou nécessitant une pratique adaptée à leur pathologie. Une nouvelle approche plus personnalisée qui rencontre un succès grandissant auprès de nos concitoyens, eux-mêmes de plus en plus sensibilisés aux bienfaits d’une activité sportive régulière.
Encourager les nouvelles technologies et l’innovation permet de nous diversifier, mais nous devons également continuer à nous ouvrir sur le tourisme sous toutes ses formes, notamment à partir de l’organisation d’événements de grande envergure.
Les grands événements, ciment de notre attractivité
Dans le cadre de cette politique, Marseille a relevé deux grands défis sportifs :
– le Championnat d’Europe de Football 2016 qui a accueilli près de 360 000 spectateurs qui ont pris place dans les travées du nouveau stade Vélodrome pour assister aux six rencontres de lʼEuro 2016, dont la demi-finale Allemagne-France, remportée par les Bleus, 2 buts à 0.
Les professionnels de lʼhôtellerie ont enregistré des performances spectaculaires avec des taux de remplissage atteignant les 100%, contre 60 à 70% les autres années, à la même période. 69 % des professionnels du tourisme de la région sont satisfaits de la saison touristique et 60% de ces professionnels font état d’un impact positif et bien réel de l’Euro. LʼOffice de tourisme et des congrès de Marseille a enregistré une hausse de 55% de sa fréquentation, dont 65% de visiteurs étrangers.
– En 2017, la Capitale européenne du sport mettra en valeur toutes les composantes du sport. Plus de 400 porteurs de projets ont été labellisés pour couvrir cette année. Nous allons mettre en lumière tout notre savoir-faire pour accueillir de magnifiques événements populaires et marquer encore l’image sportive de notre territoire.
Ce savoir-faire reconnu en matière d’organisation de grands événements internationaux a aussi convaincu la Ligue nationale de rugby qui a choisi Marseille pour organiser un événement phare de sa saison : les deux demi-finales du TOP 14, les 26 et 27 mai. Elle offrira ainsi, durant trois jours, de grands moments de fraternité et de convivialité avec près de 120 000 supporters attendus au stade Orange Vélodrome.
En outre, dès le 25 mai, le TOP 14 Rugby tour installera sur le Vieux Port, un village d’animations pour le plus grand bonheur des fans et des visiteurs. Un week-end férié et prolongé qui fera briller Marseille! Sans oublier un 3e grand défi qui se profile en 2024 avec l’accueil des Jeux Olympiques et paralympiques. De belles perspectives d’avenir s’offrent à notre territoire métropolitain, sachons saisir ces opportunités pour développer, encore davantage, son attractivité.