Publié le 3 novembre 2013 à 0h44 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h46
Les journalistes du quotidien francophone tunisien La Presse ont contesté ce samedi 2 novembre, la nomination d’un nouveau PDG désigné, « en catimini », selon eux, par le gouvernement de l’islamiste Ali Larayedh, régulièrement accusé de placer « des directions dociles à la tête de médias ». La nouvelle est tombée ce 30 octobre: le chef du gouvernement Ali Larayedh a nommé Mohamed Mongi Gharbi comme PDG du groupe du journal La Presse, propriété de l’État. Et ce, en remplacement de Néjib Ouerghi. «Nous l’avons appris quelques minutes après l’attentat de Sousse», est-il indiqué et cela « ne tient pas du hasard ». La désignation de Mongi Gharbi est « l’œuvre précipitée d’un gouvernement de gestion des affaires courantes« , s’insurgent les journalistes dans un communiqué, soulignant que l’indépendance acquise après la révolution de 2011 « est depuis deux ans objet de maintes tentatives de main mise de la part du gouvernement« .
Le gouvernement dirigé par les islamistes a été régulièrement accusé par le Syndicat national des journalistes tunisiens « de pressions sur la presse et de chercher à placer des proches pour contrôler les lignes éditoriales des différentes médias publics« . En septembre, ce syndicat a organisé une grève des médias, la deuxième en un an, pour dénoncer les pressions contre les médias. La cérémonie de passation entre Gharbi et son prédécesseur est prévue ce lundi.
La Presse, fondée en 1936, compte une cinquantaine de journalistes pour plus de 700 employés de la société éditrice.