Publié le 28 octobre 2014 à 23h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h23
C’est dans une salle Vallier comble (près de 3 000 personnes) et totalement acquise à sa cause que Nicolas Sarkozy poursuit son comeback. Une étape phocéenne lors de laquelle l’ancien président est revenu sur les thèmes qu’il fait siens depuis son retour et qui sont en lien avec sa campagne de la présidentielle : l’unité du Parti, la sécurité, la réduction du nombre d’étrangers, les sacrifices, la réduction des dépenses publiques, sans oublier une attaque contre les syndicats «peut-on garder les règles de 1945 sur la représentativité syndicale». Tout en considérant que «la France et l’Allemagne représentant 50% de l’activité de la zone euro, c’est à eux de déterminer l’avenir de la zone ». Et d’ajouter, concernant la Banque Centrale Européenne (BCE) : « Est-ce que l’objectif ne doit pas être, comme c’est le cas aux Etats-Unis, de favoriser la croissance?» En revanche, celui qui avait lancé l’Union pour la Méditerranée ne soufflera mot sur cette dernière dans la cité phocéenne.
C’est Jean-Claude Gaudin qui ouvrira le meeting, nul besoin de chauffeur de salle comme le prouve les «Nicolas, Nicolas» qui sont scandés. Le sénateur-maire de Marseille est on ne peut plus clair : «Je soutiens Nicolas Sarkozy pour la candidature à la Présidence de l’UM. Je lui confirme tout mon soutien, passé, présent et avenir. Je vote Sarkozy». Puis de s’en prendre à François Hollande : «Lui Président, il n’aura rien maîtrisé. Sa faute est d’avoir été faible; sa faute est dans le refus d’affronter les crises, ce qui a été le plus sûr moyen de les aggraver». A contrario : « Nicolas Sarkozy a l’expérience de la crise majeure de 2008, lorsque sa Présidence française de l’Union Européenne a permis d’éviter le désastre de l’effondrement du système financier mondial. Il a l’expérience d’un partenariat franco-allemand équilibré et dynamique et pas d’un soutien mendié par les Ministres à Berlin pour amadouer les commissaires à Bruxelles».
Nicolas Sarkozy revient sur les deux années écoulées : «J’ai bien vu qu’elles ont été éprouvantes pour notre famille. On a passé plus de temps à se diviser qu’à s’opposer au gouvernement. Nous n’avons pas le droit de nous déchirer lorsque la France souffre car c’est sur nos épaules que va reposer l’alternance et cela doit nous conduire à construire un avenir collectif car aucune victoire individuelle ne pourra se construire sur un désastre collectif ». Il affirme donc ne plus vouloir «de tendances, de sous-groupes, de sectes, d’amicales… ».
«Il nous faudra du courage pour affronter le désastre qui nous sera laissé»
Puis d’en venir à son programme présidentiel : «Il nous faudra du courage pour affronter le désastre qui nous sera laissé. Les compromis ne seront pas de mise». Et d’évoquer l’explosion de l’insécurité, de l’immigration. Il précise sur ce dernier point : «Je déteste la fermeture. Gardons le chemin de l’ouverture tout en conservant notre identité car, sans identité, nous n’avons rien à partager. Et ceux que nous accueillons doivent savoir qu’ils le sont par une vieille Nation qu’ils doivent aimer, accepter. Mais, notre système d’intégration est totalement bloqué, à peine a-t-on accueilli un étranger qu’un autre arrive sans que l’on ait eu le temps d’intégrer le premier». Et de se prononcer «pour la suppression de l’aide médicale d’urgence».
Puis, de fustiger Marine Le Pen : «Elle a choisi ses intérêts politiciens au mépris de la France. Sans elle, il n’y aurait pas François Hollande à l’Élysée ».
De dénoncer la politique menée en France depuis l’arrivée de François Hollande : « Il fallait encourager ceux qui travaillent, on a supprimé les heures supplémentaires. Il fallait diminuer les impôts, on les a augmentés. Il fallait rassurer les investisseurs du monde entier, on les a fait fuir». Et d’estimer: «On donne plus d’avantages à celui qui ne travaille pas qu’à celui qui travaille». Il n’omet pas de critiquer « les attaques contre la famille alors que le monde entier admire notre politique en ce domaine, issue du Conseil National de la résistance ». Il refusera de se prononcer clairement sur le mariage homosexuel, jugeant «que la sexualité est une affaire purement personnelle, on ne la choisit pas. On peut choisit de l’assumer, c’est tout.» Il indiquera toutefois:«Une réécriture de la loi Taubira s’impose». Il affirme être résolument «contre la GPA tant pour les couples homosexuels qu’hétérosexuels et, contre la PMA pour les couples homosexuels.»
Il se prononce ensuite pour une diminution du nombre de fonctionnaires, au niveau de l’État mais aussi dans les collectivités territoriales. «Les enseignants doivent plus travailler et être mieux payer». Il conteste le principe de précaution : «Je préfère celui de responsabilité. Notamment en ce qui concerne le gaz de schiste. Je ne veux pas voir les États-Unis devenir autonomes avec ce gaz et nous, nous interdire de l’expérimenter sur 1, 2, 3 forages qui pourraient nous permettre de gagner de la croissance».
Michel CAIRE