Publié le 8 mars 2016 à 21h37 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 22h04
Politologue, spécialiste des USA où il a longtemps vécu, habitué des plateaux télé pour sa parfaite connaissance des rouages politiques aux États-Unis, Yanick Mireur est Marseillais de souche. La cité phocéenne étant son port d’attache, lorsque 2016 a été déclarée par le Président de la République en septembre dernier « année de La Marseillaise » c’est tout naturellement que Yanick Mireur a lancé une campagne pour offrir à Marseille une œuvre symbolique de l’Hymne national. Au travers de l’association qu’il préside, « Les Amis du Mémorial de La Marseillaise », c’est aussi un bel hommage qu’il rend à son ancêtre le Général François Mireur qui fit adopter en 1792 par les volontaires marseillais « Le chant de guerre pour l’armée du Rhin », composé par Rouget de Lisle. Les Marseillais l’ayant chanté tout au long de leur marche vers Paris, ce chant devint par ce fait « La Marseillaise » qui est donc née dans un contexte particulier, celui de la Révolution Française et de la Patrie en danger.
Une œuvre symbolique
La campagne des « Amis de La Marseillaise » sous le haut patronage de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, s’est donnée pour mission d’offrir à Marseille une œuvre symbolique du chant de Rouget de Lisle. Le général François Mireur sera ainsi à l’honneur avec son buste érigé au sommet d’une œuvre de 2,50 m de haut réalisée par l’architecte du MuCEM Ruddy Ricciotti. Une œuvre qui pourrait s’inscrire dans la continuité du Musée car, à ses pieds, un quai attend de prendre nom, celui de La Marseillaise ne lui siérait-il pas? De le souhaiter à l’espérer fortement, il n’y a que deux pas à faire… Ce serait dans tous les cas, on ne peut plus symbolique, à l’entrée du Vieux-Port de Marseille. A quelque encablure finalement du Musée de La Marseillaise qui vient de rouvrir après 4 mois de fermeture. Pour Yannick Mireur, il s’agit «de faire le lien entre ce musée, le MuCEM et cet espace dédié à une œuvre conçue par Rudy Ricciotti, ce serait un joli parcours à faire pour tous ceux qui visitent Marseille.»
Via la plateforme Ulule, c’est par un « financement populaire » que les porteurs de ce projet espèrent concrétiser très vite cette œuvre.
Première étape, ce mercredi 9 mars à la Villa Méditerranée, Espace du Port-à-Faux en présence de l’architecte Rudi Ricciotti et de Laure Manaudou, porte-drapeau d’une action qui s’inscrit dans celles menées par divers organismes et villes, notamment Paris et pour laquelle le ministère de l’Éducation nationale s’est mobilisé pour créer une saison culturelle, scientifique et pédagogique autour de La Marseillaise tandis que d’autres actions sont menées en faveur de la jeunesse et des sports. En coulisse de l’association que drive Yannick Mireur, il est question notamment d’une phénoménale course à pied reliant Marseille et Paris via plusieurs étapes relais dans différentes villes. Une manière sportive et ludique de refaire le parcours des volontaires partis de Marseille.
Un chant universel
«L’hymne national de la France, poursuit Yannick Mireur, se veut d’abord un vecteur de cohésion nationale et sociale. Après les tragiques événements de novembre, dans les rue de New York on a rendu hommage aux victimes des attentats de Paris en chantant La Marseillaise». Et de rappeler: «les manifestations sur la place Tian’anmen à Pékin en 1989, qui se sont conclues par une vague terrible de répression. Des étudiants, des intellectuels, des ouvriers qui réclamaient des réformes politiques et démocratiques chantaient l’hymne français. C’est le chant de la Liberté.»
Auteur de deux essais remarqués sur les États-Unis: « Après Bush : pourquoi l’Amérique ne changera pas » (2008) préfacé par Hubert Védrine, et « Le monde d’Obama » ( 2011) Yannick Mireur signe avec « Hausser le ton » son premier essai sur le débat politique français. Il dirige aussi un centre indépendant de rencontres internationales sur les enjeux énergétiques.
Christine LETELLIER