Publié le 20 avril 2017 à 11h02 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 16h02
C’est au sein de l’Hôtel de Région à Marseille que le président de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christian Estrosi (LR), vient de présenter, en présence de Renaud Muselier (LR), Président délégué de la région, Député européen, Jean-Claude Gaudin (LR), maire de Marseille, Président de la Métropole Aix Marseille Provence, et de Martine Vassal (LR), Présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Yvon Berland, président d’Aix Marseille Université (AMU), le projet de la Cité scolaire internationale de Marseille qui sera réalisé sur le périmètre d’Euroméditerranée 2 à partir de 2020 pour une ouverture en 2022.
Cette Cité scolaire internationale qui s’étendra sur 25 000m² de plancher, accueillera 2 000 élèves -1000 lycéens, 750 collégiens, 250 scolaires- proposera également 150 places d’internat. Seulement 7 établissements de ce type existent en France. Un établissement où devraient être enseignés, outre les langues européennes, l’arabe, le chinois, le coréen, le japonais… Le montant estimatif des travaux est de 65M€, chaque collectivité payant en fonction du nombre d’élèves qu’elle accueillera. Le terrain d’assise sera, comme il est de coutume, acquis par la commune d’accueil à savoir la ville de Marseille.
Christian Estrosi rappelle: «Pendant la campagne des régionales, avec Renaud Muselier, nous avons proposé à Jean-Claude Gaudin de relancer le projet de lycée international à Marseille car il répond à un double enjeu. Il s’agit d’une part d’améliorer les performances en langue étrangère de la jeunesse de notre région. Maîtriser une langue étrangère est aujourd’hui indispensable pour réussir sa vie professionnelle. Et, d’autres part, une telle cité permettra de renforcer l’attractivité de la ville de Marseille en lui permettant de disposer d’une infrastructure éducative de pointe et répondant aux besoins du monde économique».
Tout est réuni pour gagner en attractivité…
Avance que tout est réuni pour «gagner en attractivité»… mais, considère-t-il: «Encore faut-il répondre aux besoins des structures internationales présentes ou intéressées par notre territoire et de leurs salariés. Ils sont souvent anglophones et mobiles». «Pour se développer et conquérir de nouveaux marchés, ajoute-t-il, nos grandes entreprises et nos ETI (Entreprises de taille intermédiaire) ont besoin de cadres et de cadres supérieurs de haut niveau. Pour les attirer et les retenir, nous devons leur apporter des réponses globales, un package avec une offre de logement, des infrastructures de transport, d’éducation. Il est fondamental d’aller au-delà d’un simple lycée international, pour créer une offre éducative globale, du primaire au post-bac, pour leurs enfants». Avant d’asséner: «Notre Région a trop longtemps délaissé cette composante internationale de l’offre éducative : En Provence-Alpes-Côte d’Azur, nous avons 12 sections internationales en lycée alors que la seule académie de Lyon en compte 15. Notre offre se limite à 8 langues contre 12 sur l’académie de Lyon et je vous fais grâce de la comparaison avec Paris».
«Marseille est une ville diplomatique»
Pour Christian Estrosi il s’agit là ni plus ni moins «d’un contre sens historique et géographique. Marseille est une ville diplomatique qui ne compte pas moins de 70 consulats, notre région est frontalière de l’Italie, ouverte sur la Méditerranée…». Après avoir salué le recteur pour la structuration d’une offre éducative de l’élémentaire au bac, voire même au post-bac, il exprime sa satisfaction de travailler, sur ce dossier, en partenariat avec le Département 13 et la Ville de Marseille. Rappelant que la maîtrise d’ouvrage sera portée par la Région «au titre de notre expérience de gestion de main unique de l’ensemble des cités mixtes du département des Bouches-du-Rhône».
Le président de région d’insister: «Bien sûr, des compétences scolaires et linguistiques seront requises pour accéder à cet établissement. Mais, il ne sera pas pour autant un établissement de l’entre-soi. Je veux qu’il soit ouvert aux jeunes de Marseille et de la Région qui ont les aptitudes, quel que soit leur milieu social. Ce sera un exemple de méritocratie républicaine».
La Cité internationale viendra conforter les 6 lycées qui proposent des enseignements
internationaux : Marseilleveyre et Saint-Charles à Marseille, Georges Duby à Luynes, Fréderic Mistral à Avignon, l’École internationale à Manosque et le Centre international de Valbonne.
«Cet établissement est aussi une chance pour l’offre éducative de l’aire marseillaise. Je pense par exemple au lycée hôtelier de Marseille qui pourra bénéficier du laboratoire de langue de la cité scolaire avec des enseignants natifs d’autres pays. Ces passerelles avec d’autres établissements seront d’autant plus prégnantes avec un projet structurant que je conduis : l’Université Régionale des Métiers également située sur le périmètre d’Euro-méditerranée dont les travaux débuteront dans les semaines à venir. 56 M€ pour 15 000 m² de locaux dédiés à des filières d’excellence en apprentissage», affirme enfin Christian Estrosi.
Nous accueillons de plus en plus de chercheurs
Yvon Berland ne cache pas sa satisfaction de voir un tel projet: «Nous accueillons de plus en plus de chercheurs, 250 doctorants et plus de 300 post-doctorants lors de ces quatre dernières années. Or, ils sont nombreux à être demandeurs en matière d’éducation pour leurs enfants. Cette cité sera un atout de plus pour accueillir des chercheurs de haut niveau». Martine Vassal, souligne que le nombre d’élèves est appelé à croître dans le primaire puis donc dans les collèges et lycées marseillais: «Un tel établissement arrive donc à point». Elle se réjouit: «de voir cet établissement se créer sur Euromed, à côté du quartier le plus pauvre d’Europe, afin d’accueillir toutes les populations». De même elle exprime sa satisfaction «de mutualiser les coûts car cela pèsera moins sur nos collectivités». Précisant que ce projet ne s’oppose en rien à la réalisation du collège Versailles, dans le 3e arrondissement. La présidente n’omettra pas de souligner : «Nous tenons nos engagements et les choses iraient mieux en France si plus d’élus réalisaient ce sur quoi ils se sont engagés».
Jean-Claude Gaudin, note à son tour qu’une telle cité internationale répond à un vrai besoin: «Notre offre d’enseignement international est aujourd’hui clairement sous-dimensionnée.(…) Le projet de cité scolaire internationale offrira des cursus internationaux complets, allant de l’école primaire jusqu’aux classes préparatoires, en lien avec l’école internationale Iter à Manosque et le lycée international de Luynes».
Michel CAIRE