Publié le 30 mars 2021 à 15h47 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 15h45
A Venise, les paquebots ne pourront plus approcher de l’incontournable Place Saint-Marc. Les grands navires de tourisme ont été repoussés au large et sont, pour l’instant, obligés de jeter l’ancre au port voisin de Marghera.
Accusés d’être dangereux, de polluer et d’enlaidir le paysage, ces géants des mers ont donc été bannis, en attendant une autre alternative. Il faut dire qu’avant la pandémie de Covid-19, ils déversaient chaque année des millions de visiteurs, fragilisant toujours un peu plus la ville historique inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Un nouveau port pour 41 millions d’euros
Pour les ministres de la Culture, du Tourisme, de l’Environnement et des Infrastructures, cette décision était devenue obligatoire et cela dans un seul but : «protéger un patrimoine culturel et historique qui appartient non seulement à l’Italie, mais au monde entier». Rien n’est encore définitif et un appel à contribution a été lancé pour trouver une alternative au problème de la circulation des gros navires. Pour cela, un projet de nouveau terminal, hors de la lagune de la ville historique, tient la corde, pour la modique somme de 41 millions d’euros.
En attendant donc, c’est bien à Marghera que les voyageurs poseront le pied à terre. Situé sur la terre ferme, mais rattachée administrativement à la commune de Venise, le port est en capacité d’accueillir ces navires de grande taille. Dans la cité des Doges, la question des bateaux de croisière est un sujet majeur et nombreux sont les citoyens et les associations qui manifestent contre ce qu’ils estiment être une pollution visuelle, en plus de la pollution environnementale.
I canali di Venezia senza traffico di barche!!
Il risultato? Acqua limpidissima
Ph. Venice pictures pic.twitter.com/KGsKWNd56u— Albert Folaz (@FolinAlberto) March 11, 2020
Pour une Venise plus propre plus protégée
Cette annonce est donc perçue comme une première victoire par les habitants qui ont redécouvert les bienfaits de leur ville durant le premier confinement et notamment une eau à nouveau cristalline. «Tout le monde remarque maintenant la différence par rapport à avant et il ne fait aucun doute qu’une fois l’urgence du Coronavirus surmontée, le problème d’une Venise moins obstruée, plus propre plus protégée dans son intégrité se posera inévitablement », soulignait le journal local La Nuova di Venezia e Mestre.
Entre le tourisme, poumon économique de la cité, et les attentes des Vénitiens, le choix sera plus que difficile et il s’agira, pour les élus, de trouver le juste équilibre. Pour le moment, c’est une Venise resplendissante que les rares touristes peuvent arpenter. Il s’agit donc d’en profiter.
Mathieu SELLER