Publié le 14 décembre 2015 à 1h23 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
La mobilisation citoyenne a fonctionné pleinement en France. Elle se traduit par un échec du FN dans toutes les régions de France. Ainsi, en Paca, Christian Estrosi, LR, est élu avec 55% des voix face à Marion Maréchal-Le Pen, bénéficiant du vote des électeurs de gauche et des abstentionnistes. Traduit ainsi son élection en Paca : «La région et la République, viennent ce soir de remporter une immense victoire. Nous avons tous ensemble refusé l’affront national». Alors, pour lui : «Cette victoire, c’est d’abord et j’oserai dire uniquement la victoire de notre peuple. La victoire d’un grand peuple qui, une fois de plus a montré sa capacité à déjouer l’imposture, refuser les diktats, démontrer sa volonté de résistance. Le gaulliste que je suis ne peut qu’en être comblé. Cette victoire, les forces républicaines sont allées la chercher au tréfonds de l’âme de ce peuple indomptable».
«J’assume totalement le choix de notre retrait au soir du premier tour»
Un propos qui fait écho à celui de Christophe Castaner, PS, qui s’était retiré, avec des propos extrêmement forts, au soir du premier tour. Un Christophe Castaner qui se félicite «de la mobilisation citoyenne exceptionnelle pour faire barrage aux idées brunes du Front National». «J’assume totalement le choix de notre retrait au soir du premier tour : Christian Estrosi le sait, il doit sa victoire au sens de la responsabilité du Parti socialiste et de la gauche qui ont su être républicains et prendre leurs responsabilités», martèle-t-il. Considérant: «Ce choix engage Christian Estrosi. Engagement vis à vis des électeurs de gauche, car la gauche de Provence-Alpes-Côte-d’Azur, si elle a fait le choix de ne pas siéger au Conseil Régional, n’en demeure pas moins une force de résistance et de proposition face au Front National, mais aussi face au nouvel exécutif régional ». Une soirée qui a vu la gauche, les gauches, parlaient à plusieurs voix, avec un Jean-Marc Coppola PCF ne cessant d’affirmer son opposition au fait que la liste Castaner se soit retirée; et, une Droite qui, elle aussi, interprète différemment les résultats du second tour. Eric Ciotti, LR, loin de remercier les électeurs de Gauche, affirme que la Droite aurait pu gagner dans une triangulaire, avant de critiquer le PS et d’affirmer être: «Plus que jamais un homme de droite, attaché aux valeurs de la droite républicaine. C’est comme cela que nous regagnerons les électeurs qui nous ont quittés pour le FN».
«Je sais que par leur vote ils n’ont pas abdiqué leurs convictions mais qu’ils ont su faire prévaloir l’intérêt général»
Un propos éloigné de la ligne politique de Christian Estrosi qui a proposé entre les deux tours la mise en place d’un Conseil de territoire qui permettra à la Gauche et aux Écologistes de faire entendre leurs voix sur les grands dossiers. Saluant «les hommes et les femmes qui malgré leurs divergences ont su participer à ce vaste rassemblement de résistance. Que soit remercié celles et ceux qui ont fait le sacrifice de leur présence au sein de l’hémicycle régional pour permettre le triomphe des idéaux républicains. Je sais que par leur vote ils n’ont pas abdiqué leurs convictions mais qu’ils ont su faire prévaloir l’intérêt général».
«Entendre ce que veut le peuple sur le plan social et économique»
Michel Vauzelle, le président PS sortant de la région, qui ne se représentait pas revient sur le sacrifice de la gauche qui s’est retirée au soir du premier tour, aux électeurs de gauche qui ont entendu le message et qui sont allés voter Estrosi. Puis d’en appeler à la création de réseaux de résistance et invite le gouvernement «à entendre ce que veut le peuple sur le plan social et économique».
Christophe Castaner, pour sa part, avance : «Dès le début de l’année je proposerai la création d’un Observatoire régional composé d’élus sortants, de candidats présents sur les différentes listes départementales, de représentants des partis de toute la gauche et des forces vives de notre région. Ainsi nous ferons vivre une force de proposition, d’opposition pour préparer l’alternance politique et la reconquête par la gauche des territoires perdus en 2014 comme en 2015».
Tandis que Christian Estrosi déclare: «Notre peuple a gagné contre les sondages, contre les politologues avisés, contre les défaitistes patentés et parfois contre les intérêts égoïstes de nos dirigeants nationaux». Il revient sur le terme de «résistance» qu’il a utilisé au soir du premier tour :«La résistance c’est un combat mais c’est aussi un état d’esprit. Devant tous, je prends l’engagement que je serai fidèle à cet état d’esprit. Qu’en tant que Président de la Région je ne le trahirai jamais. L’esprit de résistance, sera durant toute la durée de mon mandat un guide et une exigence».
«Pour la droite, rien ne serait pire que de continuer comme avant»
Christian Estrosi considère: «Ce serait folie que de rester aveugle face au séisme politique que notre pays a subi au premier tour de ce scrutin. Il appartient désormais à toutes les forces politiques républicaines de se remettre en cause. Oui toutes les forces politiques. Cela vaut pour le Gouvernement bien sûr qui, après 3 ans d’échecs, porte une lourde part de responsabilité dans cette situation. Mais je veux le dire avec solennité, l’opposition ne saurait s’exonérer de ses propres responsabilités. Pour la droite, rien ne serait pire que de continuer comme avant. Si demain, les ambitions personnelles, les petites manœuvres et les pratiques de ceux qui prétendent incarner l’alternance perdurent, nous connaîtrons la réplique de ce séisme en 2017». Le député Bernard Deflesselles, LR, après 18 années passées sur les bancs de l’opposition, se retrouve donc dans la majorité. Il tient à remercier «tous les abstentionnistes et tous les démocrates qui ont dit ne pas vouloir du FN au second tour». Considérant: «Ce soir c’est la fête mais dès demain nous devrons débattre. On ne peut pas repartir comme avant. Il nous faudra tirer les leçons, changer de logiciel». Bruno Gilles, responsable LR dans les Bouches-du-Rhône met en exergue les démocrates «qui ont décidé de se mobiliser pour faire barrage au Front National». Et de rappeler que cela fait plusieurs élections que «le boulet passe de plus en plus près». «Face à cela, poursuit-il, «Il nous faut tout mettre à plat. Prendre les décisions qui s’imposent».
«Cette victoire nous honore et nous oblige»
Tandis que, Arlette Fructus, UDI, juge: «Cette victoire nous honore et nous oblige». La sénatrice Sophie Joissains, UDI, affirme «ne pas être d’accord avec une partie des militants de LR du « ni-ni » de Nicolas Sarkozy»; avant de remercier les « 69,5% de votants, de droite, de la Gauche et du Centre qui, à Aix-en-Provence, ont fait barrage au FN ». Et Christian Estrosi d’insister : «Le sursaut de demain se fera autour d’un large rassemblement pour le progrès, la justice sociale, l’innovation, l’aménagement du territoire et la sécurité. Les solutions de demain ne peuvent que passer par un soutien massif à l’investissement et à toutes les initiatives créatrices d’emplois qui sont les seuls à pouvoir nous apporter la croissance. J’entends pour ma part au terme d’une campagne qui m’a profondément changé, participer à cette refondation indispensable, sans faiblesse ni faux semblant. C’est à ce prix j’en suis certain que nous remporterons les victoires de demain».
Patricia MAILLE-CAIRE et Michel CAIRE