Vœux 2025 de Sophie Joissains, maire d’Aix-en-Provence : Le goût de l’absolu

C’est par un « Envol », interprété par Verity Jacobsen et Antoine Dubois de la compagnie d’Angelin Preljocaj, dans un Grand Théâtre de Provence comble, 1 400 personnes, que s’est ouverte la cérémonie des vœux protocolaires de Sophie Joissains. Occasion pour le maire d’Aix-en-Provence  de faire le point sur tous les grands dossiers de la Ville dont, bien sûr, la culture, avec l’année Cézanne, mais aussi l’économie, la sécurité, les mobilités, l’environnement, le logement. Et de réaffirmer son ambition de voir la métropole Aix-Marseille Provence disparaître pour laisser la place à diverses communautés d’agglomérations dont une du Pays d’Aix.

Sophie Joissains, maire d'Aix-en-Provence ©archives Destimed/RP
Sophie Joissains, maire d’Aix-en-Provence ©archives Destimed/RP

En ouverture de son intervention Sophie Joissains rappelle dans quel contexte l’année a vu le jour « avec des conflits qui menacent l’équilibre du monde, des politiques protectionnistes qui pourraient nous frapper, la dette de la France, les difficultés que connaissent le monde agricole, les services publics… ». Contexte de crise dans lequel « la commune est un refuge, un espace de protection, d’échanges, de fraternité ». Un enjeu d’importance car «dans un monde en transition il ne faut laisser personne au bord du chemin.»

Évoquant les finances, Sophie Joissains rend d’abord hommage à sa mère qui l’a précédée à la tête de la Ville : « Merci Maryse tu as été un maire et une présidente de la communauté d’agglomération d’exception», avant de signaler: « La Ville tient bon. Elle relève les défis malgré la pression qui pèse sur nos communes.» Mais elle prévient : «Cette année nous allons devoir contribuer au redressement des finances publiques. » Rappelant que  l’État réduit ses dotations et tend à se désengager de ses missions. « Toujours plus nombreuses, les normes freinent l’action. En 20 ans, le Code général des collectivités territoriales a triplé de volume», dénonce le maire d’Aix-en-Provence qui déplore : « Nous avons moins de postiers, de policiers, de soignants mais toujours plus de charges. Nous avons dû créer deux agences postales communales, à l’hôpital nous finançons à hauteur de 1,5 milliard les urgences, la Région apportant 1 milliard. On le voit, nous avons moins de recettes et plus de dépenses. »

« Certains projets programmés ne verront pas le jour cette année »

Sophie Joissains prévient également: «Certains projets programmés ne verront pas le jour cette année mais nous gardons le cap ». Et d’afficher l’ambition d’amplifier le rayonnement d’Aix en s’appuyant sur l’histoire de la Ville, «en cultivant son excellence et sa singularité ». Elle évoque à ce propos son ambition de voir le thermalisme renaître. Comme un lien entre passé et futur en imaginant la ville de demain : « Je refuse une ville musée. Aix est une ville vivante, jeune et foisonnante, enracinée dans ses 2000 ans d’histoire, de traditions. Une ville numérique, leader de la pensée, de la technologie et à la hauteur des défis du siècle avec le technopole de l’Arbois, un riche tissu de start-up. Aix est le poumon économique de la métropole

Le maire  insiste à ce propos sur l’importance de développer les transports en commun entre Aix et Les Milles : « Il s’agit d’un projet de mobilité majeur pour les prochaines décennies puisqu’il permettra de désengorger la RD9, quotidiennement ralentie aux heures d’entrée et de sortie des entreprises de la zone d’activités des Milles plus gros bassin d’emploi du territoire. Les études opérationnelles de la nouvelle ligne BHNS, réclamée à cor et à cri par le monde économique et la ville d’Aix-en-Provence, ont été inscrites par la Métropole dans le volet mobilité du plan « Marseille en Grand ». Cette ligne permettra de se rendre facilement du centre-ville au pôle d’activités, poumon économique de la ville et de la métropole, et à la Duranne. Elle sera doublée par un couloir de mobilités douces ». Et  assure-t-elle : « Même si nous n’avons plus la compétence économique nous devons toujours être aux côtés du monde économique. »

« Aix doit loger »

L’édile garantit également aux Aixois « des équipements et des commerces de proximité». Puis elle aborde le logement : « Nous devons loger. Il faut produire du logement, notamment social. Nous le ferons à Encagnane, à la Duranne, à la Constance. Il y aura aussi du logement en centre-ville avec la Semepa. » Concernant les étudiants des logements vont voir le jour à Galice et au Pey-Blanc.  La volonté de construire se conjugue avec une volonté affichée de maîtrise du paysage urbain car « 70 % de la commune est classée en espace naturel au PLUi». Elle insiste dans ce cadre sur la Charte du bien construire qui est mise en place. « Dans le même temps nous plantons des arbres, 3 400 par an ce qui fait de notre ville la première arborée de France dans sa catégorie et elle est 15e sur 130 000 dans la catégorie des villes où la pollution a reculé. » Elle considère : «L’usage de la voiture doit continuer à reculer au profit des modes doux, des cheminements piétons et pistes cyclables.» De mettre notamment en avant «le Plan vélo ou encore la  Rue scolaire, voie d’accès aux entrées principales d’une ou de plusieurs écoles, que l’on ferme temporairement à la circulation automobile, aux heures d’entrée et de sortie des élèves.» Et demain , annonce Sophie Joissains: «Nous développerons la géothermie, le photovoltaïque et le réseau de chauffage urbain de la ville, dont le réseau va passer de 25 à 61 kilomètres. »

La sécurité «au cœur de l’engagement républicain »

La sécurité est également au cœur des engagements du maire d’Aix-en-Provence: «Parce que sans elle il ne peut y avoir ni liberté, ni fraternité sans sécurité. Elle est au cœur de l’engagement républicain.» Elle annonce un renforcement des effectifs de la police municipale « de 7 à 10 agents par an », plaide pour un renforcement des effectifs de la police nationale; signale encore que la vidéoprotection se renforce de 20 caméras par an. « Nous comptons deux fois plus de caméras que Bordeaux, ville de 240 000 habitants par exemple», signale-t-elle. Évoque le poste mobile de sécurité « qui a prouvé  son efficacité, un deuxième va arriver grâce au soutien de la Région». Et de remercier à cette occasion la Région et en premier lieu Renaud Muselier pour son soutien «C’est un ami d’Aix », précise-t-elle.

Concernant le troisième âge, la création d’un Ehpad est annoncé hors les murs et, tous les clubs du troisième âge seront invités à visiter l’exposition Cézanne. A ce propos, Sophie Joissains revient sur l’année Cézanne qui permettra d’admirer « 130 œuvres de Cézanne dont certaines jamais exposées à Aix ». Une année qui mettra en avant l’atelier des Lauves et la bastide familiale du Jas, « qui a révélé les vestiges d’une œuvre inconnue du peintre, sur un mur du salon »;  une marine « qui devrait être inscrite dans le catalogue raisonné du peintre.» Et le maire d’Aix-en-Provence ne cache pas sa fierté : «A l’occasion de l’année Cézanne Aix sera la première ville de France à disposer d’un musée à hauteur d’enfant ».

Elle a également rendu hommage à Jules Susini et Gérard Bramoulé avant de citer Cézanne : « Celui qui n’a pas le goût de l’absolu se contente d’une médiocrité tranquille. »

Michel CAIRE

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