Publié le 21 janvier 2018 à 0h39 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
Lors des vœux 2018 à la presse, le nouveau préfet de police des Bouches-du-Rhône Olivier de Mazières a dressé un bilan de l’année écoulée avant de poursuivre avec les perspectives 2018.
Sans attendre les chiffres nationaux qui tombent fin janvier, le Préfet de police a tenu à évoquer ceux de la délinquance des 11 premiers mois 2017 «plutôt positifs». «Des tendances à la baisse», assure-t-il, pour les atteintes aux biens (-4%) et aux personnes (-2%), avec des baisses plus «spectaculaires» en matière de vols à main armée, de violences crapuleuses et de cambriolages. En ce qui concerne la lutte contre le trafic de stupéfiants, il souligne «une augmentation significative» du nombre de réseaux démantelés et de personnes écrouées. Se félicite de la chute des règlements de compte de 50% par rapport à 2016, passant de 26 victimes à 13 avec un taux d’élucidation «très bon de l’ordre de 70%». En ce qui concerne la sécurité routière, il déplore 122 morts sur les routes, «ce qui hélas, est évidemment beaucoup trop». Et enfin, met en exergue «la vigilance maximale» des forces de l’ordre «sur la radicalisation et sur le risque terroriste» sans donner de chiffres mais en citant l’exemple de «la fermeture récente de la mosquée du boulevard National», à Marseille (une fermeture provisoire de 6 mois de cette mosquée «As Sounna» salafiste NDLR). Le préfet de police parle de sa méthode de travail, «la seule qui marche fondée sur un partage de l’information et un décloisonnement». Après l’avoir utilisé avec succès pour la lutte contre le trafic de stupéfiants, il entend la mettre en place pour «des cellules municipales d’échange sur la radicalisation» dans «les communes du Département qui le souhaitent». Il s’agit, selon lui, à la fois d’échanger sur le signalement des personnes à risque et de déterminer «leur suivi policier mais qui très souvent va être social». Rappelant que parfois «une main tendue peut suffire à les ramener dans le giron des valeurs républicaines ». Il annonce, entre autres, vouloir mobiliser les 4 sous-préfets d’arrondissements des Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence, Arles, Istres et Marseille dans cette lutte contre la radicalisation. Il souhaite qu’ «ils soient très actifs sur ce sujet, soient des relais sur le terrain». De telles cellules contre la radicalisation violente existent ou vont exister à Miramas, Tarascon, Auriol, et Istres. «Ce sont les premières et d’autres suivront», avance-t-il. Olivier de Mazières entend dans ce cadre se déplacer le plus souvent possible à l’extérieur de Marseille. Sur l’année écoulée, il constate que le Tour de France et les fêtes de fin d’année se sont bien passées mais que «la menace terroriste a bien pesé avec l’attentat du 1er octobre qui a fait 2 victimes, deux jeunes femmes, Gare Saint-Charles et celui de type psychiatrique à la voiture bélier contre des abris-bus qui a fait un blessé grave et un mort, en août dernier, à Marseille». Le préfet confirme que la police de sécurité du quotidien sera mise en place en 2018. Précédée par une large concertation d’un mois, elle sera annoncée en février prochain par son ministre de tutelle, Gérard Collomb. Évoque la mise en œuvre de deux axes de travail qui impactent la vie quotidienne des Français, la sécurité des transports -selon la loi dite Savary de mars 2016 relative à la prévention et à la lutte contre les incivilités- , «la prise en compte du risque psychiatrique», avec les bailleurs sociaux, des médecins notamment de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et en lien avec la Préfecture des Bouches-du-Rhône, en particulier avec le Préfet à l’égalité des chances. ste-007_olivier_de_mazieres_17_01_18.mp3 Reportage Mireille BIANCIOTTO