Vœux d’Emmanuel Macron: mea culpa, Europe et référendum(s)

Publié le 31 décembre 2024 à  22h22 - Dernière mise à  jour le 2 janvier 2025 à  9h33

Le président de la République s’est adressé à la nation à l’occasion de ses traditionnels vœux télévisés. C’est la première fois que le chef de l’État s’exprimait depuis la nomination de son nouveau Premier ministre, François Bayrou.

Destimed Macron
Vœux télévisés d’Emmanuel Macron (Photo capture d’écran)

Impossible n’est pas français

L’allocution du président de la République a démarré par un film de plusieurs minutes retraçant quelques grands événements de l’année au rang desquels des images des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement, la réouverture de la cathédrale de Notre-Dame ou encore les moments phares des Jeux olympiques et paralympiques… Et comme pour effacer d’autres images Emmanuel Macron avance: « Sachons garder le meilleur de ce que nous avons été  durant cette année 2024, unis, déterminés solidaires… » Face aux tensions et drames qui ont traversé cette année 2024, évoquant notamment  la crise agricole ou encore la situation en Nouvelle-Calédonie ou à Mayotte, le chef de l’État considère cependant : « Ensemble nous avons prouvé qu’impossible n’était pas français.»

«La dissolution a produit plus d’instabilité que de sérénité»

Après avoir mis en exergue le contexte international, Emmanuel Macron a exprimé quelques regrets sur la dissolution de l’Assemblée nationale qu’il a décidée en juin, reconnaissant qu’elle avait «apporté pour le moment davantage de divisions à l’Assemblée que de solutions pour les Français» et après s’être justifié  en  expliquant qu’il s’agissait «de redonner la parole, pour retrouver de la clarté et éviter l’immobilisme qui menaçait»,  il admet que cela «a produit plus d’instabilité que de sérénité».  «J’en prends toute ma part», a ajouté le président de la République.

Bien que fracturée, signale-t-il, l’Assemblée actuelle représente «le pays dans sa diversité et donc aussi dans ses divisions». Selon le président, elle est donc « pleinement légitime». Le chef de l’État a ajouté que l’année qui s’ouvre devait être celle « du ressaisissement collectif»  pour permettre « la stabilité».  Et parle de «bons compromis pour de bonnes décisions au service des Français». Car, poursuit le chef de l’État : «Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre. L’année 2025 doit être une année d’action.»  Insiste sur la nécessité d’un vote du budget.  «Nous pouvons rendre la vie meilleure en nous mettant d’accord sur quelques sujets simples»,  précise Emmanuel Macron qui évoque le pouvoir d’achat, la justice, l’amélioration de la « vie de ceux qui travaillent dur », de la sécurité au quotidien, de l’instruction…

Une France plus forte

Pour le président de la République l’année 2025 doit être «une année d’unité et de responsabilités pour bâtir une France plus forte et plus indépendante face aux dérèglements du monde», citant des conflits -l’Ukraine ou encore le Proche-Orient- qui «ne sont pas si lointains» et qui « nous concernent directement et menacent notre sécurité, notre unité, notre économie». Cite encore les derniers événements en Syrie, la manipulation des élections en Moldavie, en Géorgie, en Roumanie, les attentats terroristes en Europe et dans notre voisinage. Le chef de l’État entend ainsi démontrer «combien notre sécurité et le bon fonctionnement de nos démocraties ne sont jamais acquis.» Et s’inscrit dans une Europe «qui ne peut plus déléguer à d’autres puissances sa sécurité et sa défense en 2025». Considère que l’Europe devra ainsi accélérer pour prendre en main «sa défense, sa sécurité, ses frontières». Le président préconise également une France qui devra continuer d’investir pour son réarmement militaire  «pour garantir notre souveraineté , la protection de nos intérêts et de nos compatriotes». Il  prévient dans son allocution qu’«il n’y aura pas de prospérité sans sécurité».

Un réveil européen

« Les Européens doivent en finir avec la naïveté» en matière de commerce ou d’agriculture, estime encore  le président de la République, en appelant à un «réveil» face aux «lois» qui sont «dictées par d’autres». Dans son allocution, le président appelle à «dire non à tout ce qui nous fait dépendre des autres sans contrepartie et sans préparer notre avenir». «A l’inverse, poursuit-il, il nous faut le réveil européen, un réveil scientifique, intellectuel, technologique, industriel, un réveil agricole, énergétique et écologique.»  Et pour cela ajoute-t-il: « Il faut aller plus vite, prendre nos décisions plus rapidement, plus fortement en Européens, simplifier nos règles» et «investir davantage» .

Tenir le cap en 2025

Malgré le contexte politique, Emmanuel Macron  entend en 2025  « tenir le cap »  et placer cette année sous le signe de « l’audace » et des « décisions ». « Pour le quart du siècle qui vient,  je veux que nous puissions décider et agir avec 2050 en ligne de mire. Nous aurons des choix à faire pour notre économie, notre démocratie, notre sécurité, nos enfants (…) En 2025, nous continuerons de décider et je vous demanderai de trancher certains de ces sujets déterminants, car chacun de vous aura un rôle à jouer…», a dévoilé le président de la République.  Serait-il question de référendums ?

Patricia MAILLÉ-CAIRE

 

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