Publié le 11 janvier 2020 à 9h09 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
Ce 8 janvier, les vœux du préfet de police des Bouches-du-Rhône, Olivier de Mazières ont permis de mettre en lumière les résultats encourageants obtenus par les services de sécurité, notamment, en matière de délinquance de proximité et de nombre de règlements de compte. Pour poursuivre dans cette voie, une ligne de conduite : concentrer les forces humaines et les moyens techniques, dont le numérique.
Au menu des vœux de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, pas d’auto-congratulation mais une présentation objective du premier bilan de l’action menée par les services de sécurité sur le département en 2019. Elle a pour clé de voûte la sécurité du quotidien, avec notamment, comme cheville ouvrière, les conseils de sécurité «qui fonctionnent aujourd’hui à la satisfaction de l’ensemble des partenaires», précise le préfet de police Olivier de Mazières, ajoutant par ailleurs que «dans chaque arrondissement de Marseille, dans chaque commune du département des réponses extrêmement rapides ont été apportées à la délinquance de proximité». Il y a encore néanmoins du chemin à parcourir «jusqu’aux 100 % de réussite». Il faudra pour cela «la mobilisation de plusieurs partenaires, pas seulement la police ou la gendarmerie mais aussi la police municipale, les bailleurs, dans certains cas, les autorités de transport dans d’autres, l’éducation nationale parfois…C’est donc important d’avoir un conseil de sécurité qui réunit tous les 15 jours l’ensemble de ces acteurs». Parmi les moyens permettant d’améliorer les résultats, le numérique, avec une volonté d’interconnecter, non seulement les caméras de vidéo-protection de la ville mais aussi d’autres types de réseaux vidéo, fonctionnant notamment dans les infrastructures de transport. Ainsi concrètement, «les services qui assurent la permanence 24 heures sur 24 pourront accéder à ces images en temps réel», souligne le préfet de police.Une «concentration de forces» sur Miramas
Mais dans la feuille de route 2020 figure un autre sujet d’importance : la lutte contre le communautarisme. Concrètement, il s’agit de décliner le plan gouvernemental «au niveau du département en utilisant les outils dont on dispose déjà dans les quartiers de reconquête républicaine, en lien avec la préfecture des Bouches du Rhône, puisqu’il y a toute une dimension prévention et accompagnement social». Pour mémoire deux quartiers de reconquête républicaine ont été identifiés. Le premier est situé dans le Nord de Marseille et comprenant le 3e arrondissement, ainsi qu’une partie du 13e et du 14e. Le second, dans le centre, est délimité par la gare Saint Charles, ce jusqu’au Vieux-Port. Une réflexion est actuellement menée pour la création d’un troisième périmètre, cette fois dans les quartiers Sud. Outre ces deux priorités, certaines communes nécessiteront une mobilisation spécifique et plus intensive, comme par exemple Miramas, qui a alimenté les pages faits divers en ce début d’année à la suite de tirs de kalachnikov. «Une concentration de forces et une concentration de travail spécifique» seront déployées pour lutter contre ce fléau et bien d’autres : trafic de stupéfiants et insécurité du quotidien. Trafics de stupéfiants et règlements de compte qui sévissent outre Miramas sur le territoire départemental, bien qu’ils enregistrent «leur niveau le plus faible depuis plusieurs années». Toutefois, Olivier de Mazières préfère garder une attitude humble et inciter ses équipes à la vigilance. «En 2017 nous avions connu un niveau de règlement de compte faible et puis en 2018, il y a eu une résurgence assez forte. Donc on continue le travail… Ce qui est intéressant dans ce bilan, c’est que quelles que soient les années, le taux des élucidations de règlements de comptes reste très bon. Il est toujours supérieur à 50%, ce qui est encourageant et souligne le travail de la police judiciaire».Quid des agressions envers les forces de l’ordre ?
Enfin, il y a un domaine qui mobilise aussi toute l’attention de la préfecture : les agressions envers les forces de police, qui vont en augmentant. «Hélas elles ne sont pas à l’abri des évolutions profondes de la société. Dans certaines situations aujourd’hui, le port de l’uniforme est devenu plus une cible qu’une marque d’autorité à respecter. Et nous devons nous interroger pour essayer de trouver les moyens de rétablir ce respect de l’autorité», avance Olivier de Mazières. Toutefois, il observe que le phénomène, «plus profond», ne touche pas que les dépositaires de l’autorité publique. «Ce que j’appelle les violences gratuites, qui ne visent pas l’appropriation de biens par exemple, sont en augmentation. On a pendant un temps pensé que c’étaient surtout des violences intrafamiliales, mais il n’y a pas que ça. Il y a aussi des coups et blessures volontaires sur la voie publique de plus en plus fréquents, un recours de plus en plus décomplexé à la violence. C’est pour moi un sujet de préoccupation absolument majeur et c’est évidemment une des priorités de notre action pour 2020 », conclut le préfet de police. Mireille BIANCIOTTOEntretien avec Olivier de Mazières préfet de police des Bouches-du-Rhône prefet_de_police_olivier_de_mazieres_8_01_2020.mp3Propos recueillis par M.B. |