Vœux du préfet de région Provence-Alpes-Côte d’Azur : L’État affiche ses priorités pour 2024

Le Préfet de région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christophe Mirmand vient d’évoquer les priorités pour 2024 au rang desquelles les JO, le 80e anniversaire du débarquement et « la poursuite des opérations structurantes pour rattraper le retard au premier rang desquels le Marseille en grand.»  Il met en exergue quatre axes : la sécurité, la rénovation des services publics, la mobilité et le logement.

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Christophe Mirmand, préfet de Région © archives Destimed/MB

Le Préfet évoque en premier lieu la sécurité : « Police nationale et justice ont obtenu des moyens supplémentaires, un nouvel Hôtel de police va voir le jour pour remplacer l’Évêché, les moyens de la police scientifique sont renforcés. Une Cité Judiciaire va être construite sur Euromed ». Une Cité pour laquelle, il considère qu’«elle est indispensable car les 3 palais actuels ne sont plus adaptés aux moyens alloués à la justice à Marseille. C’est la raison pour laquelle les chefs de juridiction ont demandé cette cité. Un travail a alors été mené avec les parties prenantes. Il a notamment été question de reconstruire sur site mais il est apparu que la solution à privilégier était celle de l’implantation sur Euromed.» «Cela a généré, ajoute-t-il,  des réactions du Barreau et du monde économiqueDans ce cadre le travail confié par le ministre de la Justice a alors été de relancer la concertation pour, en 2030, avoir préparé l’accompagnement au transfert. «Est-ce que les avocats risquent de quitter le centre-ville ou est-ce que le développement des transports en commun permettra de répondre aux besoins de mobilité du barreau ? Quel sera l’impact économique de ce transfert ? Quelles mesures seront nécessaire ? On a évoqué la possibilité d’une zone franche, c’est une possibilité. En tout cas on va réunir tous les acteurs : avocats, monde économique, institutions afin de rassurer ceux qui ont pu être inquiets », assure Christophe Mirmand.

Concernant les écoles il rappelle que les subventions sont là et que «l’objectif est la rénovation de 180 écoles marseillaises.» Il poursuit avec les dossiers de la Timone et de l’hôpital Nord qui «avancent comme la mobilité. 15 projets font l’objet d’un suivi particulier pour un montant de 500M€».

Logement « une crise nationale qui trouve peut-être à Marseille son paroxysme »

Il aborde ensuite le logement qui, selon lui s’inscrit dans une crise nationale «qui trouve peut-être à Marseille son paroxysme». Constate que, depuis trois ans, «les chiffres des agréments sociaux sont médiocres dans la région, voire mauvais.»  Cite alors, ce qu’il nomme les «difficultés objectives» : manque de terrain, recours, accès aux prêts complexe, «mais il y a aussi une volonté insuffisante des collectivités territoriales. Et on constate une augmentation des communes carencées, 95 dans la région contre  80 il y a trois ans dont 40 dans les Bouches-du-Rhône contre 34». Le Préfet rappelle que l’État ne laisse pas seule les communes carencées via le contrat de mixité sociale (CMS)*.  En matière de rénovation urbain Christophe Mirmand annonce «10 programmes sont sur Marseille pour montant de 650M€, 123 millions ont déjà été engagés et 9 projets sont programmés en dehors de Marseille pour 190M€ à engager. Nous travaillons en collaboration avec la métropole et les villes». Par ailleurs, indique-t-il:  « 30 M€ sont prévus pour les associations qui œuvrent en matière de cohésion sociale dans les quartiers prioritaires ».

Zéro artificialisation à partir de 2030

Christophe Mirmand ne manque pas d’évoquer une autre préoccupation, celle de la consommation du foncier «sachant que l’objectif est de zéro artificialisation à partir de 2030 or 14 000 hectares ont été utilisés dans la région entre 2010 et 2020, il faudra réduire de moitié cette superficie ». Puis d’en venir à la lutte contre le trafic de déchets. Il rappelle à ce propos que le 5 août 2019 à Signes, le maire de la commune, Jean-Mathieu Michel décédait, sur un bord de route, après avoir été percuté par une camionnette dont le conducteur venait de déposer des gravats de chantier dans une zone non autorisée. «Une quinzaine de sites ont été repérés, des moyens vont être mobilisés pour les résorber», annonce-t-il.

La transition écologique

La transition écologique n’est pas oubliée. Christophe Mirmand entend poursuivre les efforts. Il signale « Le 27 novembre dernier, nous avons engagé la déclinaison régionale de la COP dans une région où nous avons un peu d’avance. L’ objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre. On va travailler dans un même temps sur la réindustrialisation et la décarbonation de l’industrie. 10 à 12 milliards sont prévus ». Il est aussi question de gestion de l’eau, de développement de l’éolien flottant, du solaire, de la méthanisation… Ainsi que la poursuite du travail de réflexion sur la dérivation de Saint-Chamas pour d’autres usages. Il est à noter que la loi relative à l’accélération de la production des énergies renouvelables est le volet législatif d’un grand plan d’accélération des énergies renouvelables, comportant de nombreuses mesures réglementaires. Elle s’articule autour de quatre axes : Planifier avec les élus locaux le déploiement des énergies renouvelables dans les territoires ; simplifier les procédures d’autorisation des projets d’énergies renouvelables ; mobiliser les espaces déjà artificialisés pour le développement des énergies renouvelables ; partager la valeur des projets d’énergies renouvelables avec les territoires qui les accueillent.

JO, libération de Marseille

Marseille va connaître une année exceptionnelle avec l’accueil de matchs du tournoi de football olympique et, surtout, les épreuves de voile des JO. « Sans oublier, précise le préfet de Région, la première étape, le 8 mai, avec l’arrivée de la flamme olympique à Marseille avant de faire un parcours dans le département. Nous travaillons depuis des mois avec la préfecture de police et la préfecture maritime pour la sécurisation de ces événements ». Il cite encore le 80e anniversaire du débarquement de Provence qui a commencé le 15 août 1944 et la cérémonie commémorative de la libération de Marseille qui doit avoir lieu le 27 août.

Michel CAIRE

*Le contrat de mixité sociale (CMS) communal est un dispositif contractuel liant l’État et les communes carencées en logements locatifs sociaux au regard des dispositions de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains. Il peut faire intervenir d’autres acteurs ou partenaires tels que les établissements publics de coopération intercommunale, les établissements publics fonciers locaux (EPFL), les établissement publics fonciers d’État (EPFE), les bailleurs sociaux concernés ou encore l’Agence nationale de l’habitat (ANAH), voire le conseil départemental. Cette démarche partenariale vise à s’assurer que tous les outils juridiques, financiers et opérationnels envisageables sont déployés afin de combler le déficit entre l’offre et la demande de logement locatif social (LLS) et d’atteindre le taux de 20 ou 25 % de logements sociaux  d’ici 2025.

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