Ils seront 14 athlètes, sept femmes et 7 hommes, à défendre les couleurs de la France dans la rade de Marseille lors des JO d’été. Après un rude processus de sélection en interne, ils ont obtenu leur passeport pour les jeux. L’équipe de France est solide, il reste 100 jours et tous ces athlètes ont hâte d’en découdre et de rafler des médailles.
« Ils n’ont peur de rien »
Sur le papier l’équipe de France de voile forme une drôle d’alchimie. Elle compte des athlètes qui attaquent leur 3, 4 voire cinquième olympiades et d’autres qui rencontrent l’olympisme pour la première fois. Mais c’est certainement ce qui fait sa richesse. « C’est une force dont on va se servir », affirme Philippe Mourniac, le directeur de l’équipe de France de voile. « On a l’expérience combinée à une jeunesse qui n’a peur de rien et apporte une fraîcheur au groupe. Le boulot du staff c’est de réussir une alchimie. Si c’est le cas on peut écrire une magnifique histoire ». Alors combien de médaille cette année ? « Je ne veux pas donner de chiffre. Depuis le début de la préparation olympique le mot d’ordre est de rentrer dans les jeux avec 10 potentiels de médaille. On est en ordre de marche pour cela. On verra ce qui va se passer, c’est l’histoire qui va s’écrire mais on a vraiment hâte de faire ces jeux ».
« Je veux de l’or »
La jeunesse n’a peur rien et elle le prouve. Laurianne Nolot, élue « marin de l’année » en 2023 et sacrée championne du monde en kitefoil, ne s’embarrasse pas de circonvolution quand on l’interroge sur ses espoirs de médaille. « Je veux l’or !», affirme-t-elle. Le style est direct pour cette athlète qui « débranche son cerveau, quand elle est sur l’eau, pour se dépasser ». Clément Pequin et son compère Erwan Fischer sortent auréolés d’une médaille d’or sur leur 49er aux championnats du monde en mars dernier. La victoire fait du bien mais Clément concède que le niveau sera très relevé cet été. « Il y a une douzaine d’athlètes qui peuvent prétendre à monter sur la boîte. Il y a vraiment un noyau dur qui peut truster le podium. Il y aura une belle bagarre ».
« On est à la maison c’est un plus »
Hélène Noesmoen a la vitesse dans le sang. Elle navigue sur un IQfoil où, là aussi, la concurrence se resserre. Championne du monde en 2021, elle n’a terminé qu’à la 5e place l’an passé. Pour ces jeux, elle est confiante, cette rade elle la connaît par cœur. « Je navigue ici plusieurs mois par an depuis 2020. On a fait beaucoup d’études météo et pris un maximum d’expérience. On a un avantage sur nos concurrents étrangers ». Fils et neveu de navigateurs, Tim Mourniac vient de se qualifier avec sa binôme Lou Berthomieu pour les JO sur catamaran Nacra 17. Il rayonne. « Les jeux à la maison on ne voit ça qu’une fois dans une vie et encore, c’est une chance exceptionnelle qu’il faut saisir. Pour ces 100 derniers jours on va mettre encore en place beaucoup de process, travailler les spécificités de ce plan d’eau et s’affuter ».
« Le doyen au rendez-vous »
Impossible de ne pas parler du doyen, Jean-Baptiste Bernaz. Il est en quelque sorte le capitaine de cette équipe de France. Il navigue sur un dériveur solitaire l’ILCA7 et a quatre olympiades dans les voiles. Il a toujours été au pied du podium et compte sur cette dernière compétition pour monter sur une marche. Marin de l’année en 2022 et champion du monde d’ILCA7, il a terminé 5e au Test Event. La jeune génération lui donne des ailes « Il y a beaucoup d’énergie positive autour de nous. Tout le monde a envie de bien faire. Cette équipe rajeunissante ça booste ».
« On a une densité énorme d’athlètes »
Le président de la fédération française de voile, Jean-Luc Denéchau, est satisfait de l’esprit d’équipe et du niveau du vivier d’athlètes. « Si on a cette équipe merveilleuse de 14 athlètes c’est parce qu’on a derrière beaucoup d’autres sportifs de qualité. En Kite féminin, aux derniers championnats d’Europe, on a trois Françaises sur le podium. On a une qualifiée extraordinaire pour les JO mais il y a les autres. Cette densité de la France dans la nation voile fait qu’on peut avoir une belle équipe ».
En attendant les JO, un premier rendez-vous se tient à Hyères du 2O au 27 avril avec la SOF, la semaine olympique française. Une manière d’effectuer à nouveau quelques réglages et de cocher qu’il ne restera que trois mois avant d’entrer dans la vraie compétition.
Reportage Joël BARCY