Publié le 10 avril 2016 à 22h01 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 22h11
Après un samedi musclé ayant laissé quelques traces sur les organismes… mais aussi sur les voiles, cette troisième et dernière journée de la 35e Massilia Cup s’est déroulée dans des conditions de rêve en rade de Marseille, avec une brise thermique entre 10 et 20 nœuds, et sous un soleil omniprésent. Alors que Marseille sera capitale européenne du sport en 2017, et site des épreuves de voile si Paris organise les Jeux olympiques 2024, la deuxième ville de France confirme avec la Massilia Cup et le CNTL ses ambitions et son savoir-faire en termes d’organisation de régates.
Une chose est sûre, les 600 régatiers présents à Marseille ce dernier jour de course ont été choyés. Après le café-croissants servi sous les tentes du CNTL – comme tous les matins, le briefing du comité de course, une petite séance de séchage des spis et bottes encore humides de la veille, tout ce beau monde a eu le loisir de démarrer ce dimanche tranquillement sous un soleil éclatant, le vent ayant décidé de s’offrir cette fois une grasse matinée ! Mais, lorsqu’en rade Sud, une brise thermique de secteur Sud à Sud-Est s’est enfin levée pour une dizaine de nœuds sur une mer enfin assagie, les équipages n’ont pas demandé leur reste, car les deux comités de course ont respectivement mouillé des parcours «bananes» plutôt courts (aller et retour entre deux bouées dans l’axe du vent) afin de lancer un maximum de manches pour les classes IRC et Osiris. Et ce vent oscillant «au 175 tournant à gauche au 155» sous le vent de l’île Maire, a fait le bonheur des tacticiens.
Il faut dire qu’à la Massilia Cup, il n’y a pas qu’une ambiance conviviale, plusieurs dizaines de bénévoles aux petits soins, un site absolument unique au cœur du vieux port, mais aussi un sacré métissage d’amateurs avertis, de professionnels du nautisme et d’anciens membres issus de l’équipe de France, de la Coupe de l’America, des championnats du monde… et autant de vieux briscards de la régate qui ne manquent pas une occasion de venir se «tirer la bourre» et d’épauler un propriétaire. Ils ont pour nom Bernard Mallaret, Jean-Paul Mouren, François Pailloux, Gilles André, Michel Gendron, Denis Infante, Sylvain Chtounder, Joël Xiberras, Richard Sautieux, Robert Gonidec… et connaissent les moindres recoins de la rade de Marseille, et les bords obligatoires selon la direction du vent. Et si la parité est encore bien loin d’être respectée, on voit de plus en plus de femmes aux postes clés, à l’image d’Alice d’Ortoli, championne du monde de 420 jeunes, ou Agnès Di Russo de la voilerie Delta à Hyères.
Régate en vue
L’office de la mer, sous la présidence de Paul d’Ortoli (dont le fils Julien vient de décrocher sa sélection pour les Jeux olympiques de Rio en 49er) a mis en place un concept unique, permettant au public d’embarquer gratuitement sur des bateaux à passagers, afin de suivre au plus près les régates, avec l’appui de commentateurs. C’est ainsi qu’affrété par le Cercle Nautique et Touristique du Lacydon (CNTL), 300 Marseillais ont eu le bonheur de suivre sur l’eau la dernière journée de la Massilia Cup.
Le marin du jour : Yves Ginoux
Membre du CNTL, cet ingénieur également remarquable régatier depuis près de 40 ans, incarne la force tranquille et le bonheur d’aller sur l’eau. Sur son «vieux» Mumm 36 de 23 ans d’âge, construit au chantier Carroll Marine, Yves Ginoux a acheté des voiles d’occasion -une grand-voile de M34 et un génois de Figaro- et fait jauger son bateau en IRC 3. Outre la Massilia dont il ne rate jamais aucune édition, il régate régulièrement en double avec son épouse, et disputera la Duo Max du 25 juin au 3 juillet entre Marseille et Barcelone.
Ils ont dit :
Bernard Flory, président du CNTL et skipper du X 412 No Excape: «Le niveau général est de plus en plus élevé sur l’eau, et l’on compte plus de mâts noirs (en carbone ; ndlr) que de blancs (en alu ; ndlr)… Si l’IRC tire les régatiers vers le haut, il ne faut surtout pas oublier les amateurs, notamment en Osiris. Notre ambition est de mêler à la fois l’aspect sportif sur l’eau et festif à terre. Personnellement, je débauche beaucoup d’équipiers hommes pour régater, et c’est essentiel que les conjoints des équipiers soient non seulement bienvenus à terre, mais accueillis comme il se doit.»
Samuel Cartier, responsable des événements nautiques au CNTL: «La mise à feu a été difficile (la journée de vendredi a été annulée pour cause de violent mistral ; ndlr), le décollage réussi samedi, et l’atterrissage exceptionnel dimanche. Les deux comités de course ont parfaitement su réagir aux contingences météo et d’organisation.»
Marc Sanjuan, responsable voile sportive au CNTL et vice-président de la ligue Paca : « C’est l’une des plus belles éditions de la Massilia Cup qu’il m’a été donné de suivre. Nous avons compensé l’absence de régates le premier jour par deux superbes journées samedi et dimanche. En outre, j’ai apprécié de voir évoluer les voiliers radiocommandés au pied du club, et une fois encore les bénévoles ont été à la hauteur de l’événement ! »
Classement général définitif (provisoire avant jury) :
-IRC 1 et 2. 1) Team Chalets du Soleil/A 40 RC (P. Saint-André), 2) Glen Ellen V/A 40 -RC (J. Xiberras), 3) Vito 2/ A 40 RC (GM. Magrini)… (3 courses courues/3 courses retenues) (13 classés)
-IRC 3. 1) Give Me Five/Sun Fast 3600 (A. Follin), 2) Tip/Sun Fast 3600 (G. Pages), 3) Jin Tonic Sequel/A 35 (B. Daurelle)… (3 courses courues/3 courses retenues) (26 classés)
-IRC 4. 1) Sun Day/JPK 10.10 (F. Nicaise), 2) Atlog/A 31 (C. Heurtault), 3) Fioupelan/Elan 333 (F. Forestier)… (5 courses courues/4 courses retenues) (16 classés)
-Osiris. 1) Sagaï/First 31.7 (D. Lexa), 2) Loulou First/Elliot 6 (C. Reynard), 3) Kick/Bavaria 38 Match (Y. Laout)… (5 courses courues/4 courses retenues) (19 classés)