Volotea, l’histoire d’une success-story sur le tarmac de l’aéroport Marseille-Provence

Publié le 20 novembre 2018 à  20h09 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h23

La croissance est au rendez-vous pour la jeune compagnie ibérique, qui valide aujourd’hui l’efficience de son positionnement stratégique : desservir les capitales régionales, visiblement, ça paye… A Marseille, notamment. Voilà pourquoi Volotea continuera en 2019 de miser sur sa base phocéenne, notamment en ajoutant six nouvelles lignes exclusives.

Carlos Munoz, PDG de Volotea entouré de Julien Boullay, directeur marketing de l’AMP et Dimitri Sindres, responsable du développement international de Volotea (Photo Robert Poulain)
Carlos Munoz, PDG de Volotea entouré de Julien Boullay, directeur marketing de l’AMP et Dimitri Sindres, responsable du développement international de Volotea (Photo Robert Poulain)
«Une vraie success-story depuis qu’ils se sont implantés à Marseille », considère Julien Boullay, directeur marketing de l’aéroport Marseille-Provence (AMP). «Un des meilleurs lancements de base de notre histoire», ajoute Carlos Munoz, PDG de Volotea. Il est vrai que la compagnie ibérique connaît sur le sol provençal une «croissance impressionnante». Mais celle-ci est tout sauf le fruit du hasard… La stratégie de l’entreprise espagnole se pose en effet comme réfléchie et différenciante. Elle a tout d’abord «un don, un flair pour dénicher les lignes que les locaux attendent. Exemples avec Venise, Naples, Dubrovnik, Vienne, les Iles Grecques, jamais jusqu’ici reliées à Marseille», observe Julien Boullay. Mais c’est justement ce qui fait de Volotea une compagnie un peu spéciale : elle s’est positionnée avant tout sur la desserte des capitales régionales, explique Carlos Munoz. «A sa naissance, Volotea a opéré un constat, celui du manque de connectivité entre les villes moyennes. Or si les grandes capitales représentent un énorme marché, avec 110 millions d’européens clients potentiels, il ne faut pas oublier pour autant les 400 millions d’habitants qui ne vivent pas dans ces mégapoles. En résumé, 20% de la population reçoit 75% des offres… Il y a donc un potentiel point à point, sans passer par les grandes capitales : en moyenne, une personne voyage six fois plus s’il s’agit d’un vol direct que s’il doit passer par une correspondance». Ainsi Volotea est présente dans 13 pays, 9 depuis Marseille, et en 2018 totalise 293 lignes entre 78 capitales régionales. Avec ses 32 avions et ses équipages (1078 collaborateurs en août dernier dont 400 en France, son premier marché), elle vient d’atteindre le seuil des 20 millions de passagers transportés depuis son premier vol en 2012 (dont 4,8 millions en 2017) et avance cette année un chiffre d’affaires de 319M€.

Taux de remplissage de 99% en août 2018

Et la cité phocéenne participe donc à cette belle réussite… «Nous aurions dû l’ouvrir plus tôt», note Carlos Munoz. «Nous sommes plus que satisfaits par les résultats enregistrés par notre base de Marseille depuis son lancement et par notre taux de remplissage moyen de 94%, qui est monté jusqu’à 99% en août ». Conséquence, la compagnie, qui emploie ici près de 60 collaborateurs, misera encore plus sur la Provence en 2019. On comptera donc 23 lignes depuis Marseille, dont 13 exclusives… et une prévision de 380 000 sièges. Croissance attendue : 39% en 2018, après avoir connu une augmentation de l’ordre de 74% de passagers supplémentaires de 2017 à 2018. Plus spécifiquement, il y aura «six nouvelles lignes exclusives au départ de Marseille en 2019 : Lanzarote et Fuerteventura dès le mois de décembre 2018, Cagliari, Luxembourg à partir d’avril 2019 et enfin, Bari et Rijeka quelques semaines plus tard, en juin», détaille Dimitri Sindres, responsable du développement international. Mais outre ces nouveautés, la compagnie ibérique a également opté pour une extension des saisons, d’avril à octobre, pour Biarritz, Angers, Rennes, Splitz, Venise et Vienne. Ainsi qu’une plus grande fréquence additionnelle pour Caen, Strasbourg, Venise, Palma de Majorque et Corfou.

Compétitif mais pas low cost

Mais, outre ce positionnement sur les villes moyennes, c’est aussi «le fait de proposer des vols directs à prix compétitifs», comme l’analyse encore Julien Boullay, qui a permis à Volotea de s’imposer sur les tarmacs de France, d’Espagne et d’ailleurs. Pour illustration, 1/3 de ses places sont à 50%, et les campagnes promotionnelles sont fréquentes sur le site de l’Ibérique. Ce qui n’en fait pas pour autant une compagnie low cost, poursuit le directeur marketing de l’aéroport Marseille-Provence : «Elle attache une grande importance à la qualité de service. Ainsi leurs vols partent-il du terminal 1 et non pas du low cost». Par ailleurs, elle affiche pour 2018 un excellent taux de ponctualité, l’un des meilleurs toutes compagnies confondues, malgré les grèves et autres incidents qui ont émaillé l’activité de l’aéroport. Pour Carlos Munoz, l’offre de Volotea est complémentaire de celle de Ryanair, déjà en termes de destinations, mais aussi de niveau de service. Et non pas concurrente. Bref, un positionnement entre deux certes, mais qui semble lisible au plus grand nombre, puisque Volotea a su trouver son public… Question typologie, il est composé à 50% de clients loisirs, à un tiers de familles, d’ethnies, ou d’étudiants, et à 15% de business.
Carole PAYRAU

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