Publié le 26 octobre 2014 à 20h04 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h23
La première journée du Championnat Pro A de Water-Polo a été marquée, sans conteste, par l’exploit historique de l’équipe aixoise du PAN qui a dominé et battu (11-9) l’équipe de l’Olympic Nice. La formation de la Côte d’Azur est, au même titre que le Cercle des Nageurs de Marseille et le Montpellier Water Polo, champion de France en titre, l’une des formations redoutables, et redoutées, de ce championnat depuis des années. La performance est de taille et positionne le PAN, d’entrée de jeu, au rang des prétendants à la finale à quatre du championnat. Et Alexandre Donsimoni, l’entraîneur lui aussi « historique » puisqu’il aborde sa neuvième année à la tête de l’équipe première du club, ne peut plus cacher ses ambitions et celles de son équipe. Rencontre avec un coach hors du commun. Entretien.
Qu’est ce qui vous vient immédiatement à l’esprit au lendemain de cette victoire ?
Que c’est un succès historique et que cette équipe, renouvelée à 70% cette saison, marque l’histoire du club dès sa première sortie. Puis, à titre personnel, c’est une grande satisfaction car, après des années passées avec la génération 1992, la première qui a amené un titre de champion de France au club d’Aix et déjà contre Nice il y a dix ans dans la catégorie Minimes, je me suis totalement remis en question et j’ai travaillé pour retrouver l’état d’esprit qui m’animait ,il y a quelques années, et la culture qui est la mienne. Je suis sur le bon chemin, l’équipe aussi.
Était-elle obligatoire, cette remise en question ?
Totalement. Les relations avec les joueurs de la génération 1992 étaient trop «familiales» en quelque sorte. Ces gamins, je les avais vus grandir, s’épanouir, pour certains réussir dans le sport mais aussi dans les études avec la présence active du cercle familial. Pour d’autres, ce fut moins évident, mais c’était presque mes enfants. J’ai eu des joies, et j’en suis fier, j’ai eu des échecs, c’est la vie.
Aujourd’hui il était important de tourner la page, mais je n’oublierai jamais que cette génération «dorée» nous a permis d’être là où nous en sommes aujourd’hui.
Et cette page se tourne cette saison…
Oui, avec un renouvellement de 70%, j’ai pu reposer des bases solides sur deux valeurs : le travail et la transmission aux jeunes générations. Je n’ai pas voulu de «cadres» qui ne s’inscrivent pas dans ce schéma.
Ainsi les jeunes, il y en a un de 17 ans, deux de 16 ans et deux de 14 ans, peuvent progresser au sein de l’équipe. Mon travail fut d’aller dénicher des «perles rares» et de remettre en place mes valeurs sportives ainsi qu’une méthode qui s’était un peu relâchée au fil des ans. Et de construire une nouvelle équipe de «guerriers» qui ne rechignent pas à la tâche.
Et cela fonctionne plutôt pas mal, donc ?
La victoire contre Nice reste un exploit sur lequel il faut capitaliser.
Il ne faut pas que ce soit un coup d’épée dans l’eau et il va falloir aller récolter les points contre les équipes dites «faciles». Et la meilleure des choses qui puisse nous arriver c’est que le prochain match, la semaine prochaine, c’est contre l’ogre marseillais du CNM qu’il faudra le jouer. Ceux qui se hasarderaient à rester sur le nuage niçois risquent d’en dégringoler bien vite. Restons humbles, l’exploit fait du bien, mais il nous donne des responsabilités.
Le water-polo peut-il vivre à un haut niveau à Aix-en-Provence ?
Désormais je pense que oui. Le club s’est structuré, il y a des partenaires fidèles et, depuis six ans, de plus en plus de supporters viennent nous soutenir. Samedi, ils étaient un millier dans les gradins de la piscine. Nous avons trouvé une réelle stabilité. Et c’est agréable de travailler dans de telles conditions. Désormais nous pouvons viser l’Europe.
Propos recueillis par Michel EGEA