Publié le 16 décembre 2020 à 14h59 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 12h20
Ne demandez pas à Maria Albinana si la web-série est une bonne école ! Pour cette Espagnole, ce format court est un exercice formateur et stimulant. Dans Cancelled, l’actrice s’est livrée sans retenue. A la fois comédienne, réalisatrice, technicienne… Elle ne garde que des bons souvenirs de cette expérience vraiment étrange du confinement. Rencontre.
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Destimed: Pouvez vous, en quelques mots, résumer l’expérience «Cancelled» ?
Maria Albinana: Une expérience de vie. Ce n’était pas seulement un défi, parce que nous n’étions que 3 personnes au casting et autant dans l’équipe technique, mais parce que nous tournions au cœur d’une pandémie. Il y avait beaucoup d’incertitude et de tristesse et «Cancelled» est devenu notre espace de respiration dans cette situation ô combien chaotique.
En regardant la série, on ne peut s’empêcher de ressentir la réalité des choses…
Il me semble que oui car, à chaque fois que nous traversions des moments compliqués, drôles ou ressentions des émotions, nous nous sommes efforcés de les mettre en boîte. C’est réellement un concentré de ce que nous avons vécu au quotidien. Vous avez tout simplement partagé notre vie.
L’évolution de la pandémie vous a-t-elle amenés à changer certaines choses dans le scénario ?
Avec Luke Eve, nous avons écrit les 10 épisodes en quelques jours, avant de commencer le tournage. Nous avions tout bien planifié et organisé. Il est vrai que nous avons apporté des modifications mineures à certaines scènes qui, une fois tournées, ne fonctionnaient pas vraiment. Le seul épisode que nous ne nous ne pouvions pas prévoir à l’avance était bien évidemment le tout dernier.
« Être créateur de son œuvre est un moment fort »
Pourquoi cette incertitude ?
Nous savions que ce virus ne disparaîtrait pas miraculeusement, donc nous ne savions pas comment tout cela allait finir. Mais une chose est claire : nous avions un fil conducteur et nous l’avons alimenté avec nos expériences quotidiennes.
En quoi le monde de la web-série est-il intéressant pour une actrice ?
Pour un acteur, toute forme de jeu est captivante. L’univers de la web-série est vraiment passionnant car il laisse une plus grand part à la créativité. On est moins contraint par la pression de l’audience et cela permet de faire des paris qui peuvent être gagnants, comme perdants. En somme, nous n’avons pas peur d’oser plus. En tant qu’actrice, je recommande à mes pairs de s’essayer au moins une fois à cet exercice très enrichissant et stimulant. Être créateur de son œuvre est un moment fort.
Abordez-vous une web-série différemment d’une série traditionnelle ?
En qualité d’acteur, il n’y a pas vraiment de différence. En tant que créateur, vous devez prendre de nombreuses choses en compte comme le rythme, l’intrigue, les personnages… Raconter une histoire en moins de 10 minutes est un exercice qui n’a vraiment rien d’aisé. J’ai le sentiment qu’il faut travailler dur pour que chaque épisode ait un sens propre qui s’inscrit dans l’histoire globale. Donner envie de regarder la suite est quelque chose de très particulier. C’est d’autant plus ardu qu’aujourd’hui nous avons une culture du zapping de plus en plus prononcée. Imaginez la difficulté quand vous devez écrire une série traditionnelle !
« Une suite ? Je n’hésiterai pas une seconde »
Quels souvenirs gardez-vous du Marseille Web Fest ?
Cette communauté m’a apporté beaucoup de bons souvenirs. Nous avons remporté de nombreux prix avec «Cancelled», j’ai pu voyager, rencontrer des gens formidables comme Michael Ajakwe (fondateur et directeur du LA Web Fest) et Jean-Michel Albert (fondateur du Marseille Web Fest). Ces deux personnes ont guidé ma carrière et m’ont donné l’envie de lancer mon festival dans ma ville natale, Valence. C’est grâce à eux qu’est née la section Web-séries au Festival international du film de Valence, Cinemajove.
Quels sont vos projets post Covid-19 ?
Je coécris une web-série et j’espère que nous commencerons le tournage d’ici la fin de l’année prochaine. Croisons les doigts ! J’ai un autre projet très intéressant sur lequel je travaille depuis près d’un an : une comédie noire pleine de rebondissements. Ajoutez à tout cela des tournages… Ma vie est bien remplie et je ne m’en plains pas un instant.
Si Luke Eve vous proposez la suite de «Cancelled» ?
Si c’était moi qui l’appelais (rires) ? Je n’hésiterais pas une seconde, c’est un grand réalisateur et je pense que nous formons un bon tandem. Nous nous complétons vraiment.
Propos recueillis par Fabian FRYDMAN
[(A lire et à visionner
Websérie. « Cancelled » : le virus de l’émotion – en exclusivité sur Destimed)]