Websérie. -Nemausus- épisode 1 : un péplum fantastique dans les rues de Nîmes

Publié le 9 avril 2021 à  12h55 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  15h47

La Région Sud et l’Occitanie sont depuis longtemps unies par un lien qui défie toutes les rivalités, même footballistiques. C’est la Via Domitia, un long ruban de pavés romains qui serpente entre les Alpilles avant de filer droit sur Narbonne et l’Espagne. Un peu comme cette introduction qui serpente entre les lieux communs pour vous emmener tout droit à Nîmes (30) où fut conçue et tournée la très divertissante et surprenante websérie que nous vous proposons ce mois-ci :«Nemausus».

Est-ce un cadeau prémonitoire que Ben a reçu pour son anniversaire ? (Photo capture d'écran)
Est-ce un cadeau prémonitoire que Ben a reçu pour son anniversaire ? (Photo capture d’écran)

«Nemausus» -c’est le titre de cette série en neuf épisodes d’une poignée de minutes chacun- va vous en donner pour votre clic. De l’humour (les personnages sont savoureux), de l’action (des cascades particulièrement réussies et un combat dans les arènes spectaculaire), du fantastique (c’est une histoire de voyage dans le temps), du suspens et un rythme parfaitement maîtrisé font de cette série une véritable friandise. Et elle vous surprendra certainement comme elle a surpris tout le monde, partout dans le monde. J’ai personnellement assisté à une présentation de la série à Washington, devant une assistance de professionnels ébahis qui se demandaient dans quel studio on avait pu construire de tels décors et fournir des costumes aussi réalistes (!). Car les créateurs nîmois ont voulu, et parfaitement su, tirer parti de leur ville, de ses décors d’hier et d’aujourd’hui et de ses talents (recrutant notamment une partie de l’équipe des Grands Jeux Romains).

Un bond dans le temps

L’histoire, c’est celle d’un bond dans le temps qui propulse un gladiateur sous le parechoc de Ben -un guide touristique pas vraiment taillé pour l’aventure- et nous entraîne du même coup dans la résolution d’un mystère millénaire. S’en suivent péripéties, surprises, sourires et retournements dans un style comédie fantastique bien assumé et sur un tempo qui vous portera allègrement jusqu’au dernier épisode. Celui-ci est particulièrement audacieux car il est entièrement en latin (avec des sous-titres, pas de panique). Les auteurs ont en effet travaillé étroitement avec des latinistes locaux pour écrire les dialogues et la websérie est même depuis utilisée en classe par de nombreux professeurs un peu partout dans le monde.

Impeccablement produite par la jeune société KProd (Maxime Roux a remporté le prestigieux prix « What’s Next Producer » du Webfest Berlin), finement réalisée par Quentin Uriel sur un scénario malin de Grégoire Aubin et accompagnée d’une bande son très belle (générique du trio de rap VSO dont le clip a cartonné sur le web), «Nemausus» a remporté une myriade de prix tout autour du monde et terminé son circuit de promotion au Marseille Web fest où elle était l’une des perles de la sélection française. Cette websérie est donc aussi la preuve que l’Internet peut effacer tous les complexes. Les créateurs «en région» peuvent désormais produire, diffuser et obtenir un succès international sans passer nécessairement par la «case Paris» qui fut trop longtemps l’équivalent audiovisuel de la prison du Monopoly. Et nous continuerons ici à promouvoir ces productions de chez nous qu’on nous envie partout. Mais en attendant, plongez dans l’aventure.
Joël BASSAGET

[(

Découvrez l’épisode 1 de «Nemausus» en exclusivité sur Destimed

)]

Articles similaires

Aller au contenu principal