Publié le 23 octobre 2013 à 22h08 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 16h25
Après Geelong près de Sydney en Australie, où s’est tenue, en octobre 2005, la toute première conférence internationale sur les aires marines protégées, avant que la deuxième édition ne se déroule à Washington aux États-Unis en 2009, c’est Marseille qui accueille au Palais du Pharo depuis le 21 octobre et jusqu’au 25 octobre, le 3e Congrès International des Aires Marines Protégées (IMPAC 3). Didier Réault rappelle les objectifs de ce congrès qui se tient pour la première fois en Europe et ce choix de Marseille comme ville d’accueil. Entretien
Didier Réault, quel est l’objectif de ce Congrès international des aires marines protégées à Marseille?
Marseille a été choisie par l’Agence des aires marines protégées dès 2009, l’idée étant d’accueillir tous les gestionnaires des aires marines protégées dans le monde. Actuellement 1 500 personnes issues de 90 nations participent à ce congrès et mettent en commun leurs expériences de gestion, de vie, dans les aires marines protégées que ce soit ici en Méditerranée ou dans les océans Indien, Pacifique, Atlantique. Cette rencontre permet de nous enrichir des expériences des uns et des autres. Aujourd’hui, l’objectif qui a été fixé au Japon en 2010 n’est pas atteint. Il était question d’arriver à 10% d’aires marines protégées dans le monde, nous n’arrivons qu’à 3%. Notre mission bien sûr est de les créer. Et ici, à Marseille, c’est de savoir mieux les gérer, de façon à ce que nous ayons une acceptation de ces aires par les populations.
Il a été avancé que Marseille deviendrait un laboratoire dans ce domaine. Qu’en est-il ?
Après la reconnaissance au niveau international, Marseille participe au réseau des villes qui non seulement protège mais valorise la biodiversité. L’Union Internationale de conservation de la nature (UICN) à un programme là-dessus et souhaite associer les Etats mais également les collectivités. Bien sûr, la ville de Marseille sera partie prenante avec son image de métropole de la mer, très avancée sur la protection de sa ressource naturelle mais aussi dans la création d’une richesse valorisante pour les populations. C’est dans ce cadre-là avec l’UICN que nous allons créer un cycle de conférences, de colloques, de débats-ateliers sur le développement de la biodiversité. Et, nous serons ville leader sur ce programme.
A quel moment allez-vous organiser ces différents colloques ?
Cela dépendra des divers congrès mondiaux qui existent et de la disponibilité d’un maximum d’acteurs. En fonction des calendriers déjà fixés, on verra si l’on peut organiser cela fin 2014, début 2015.
Quelles sont les compétences de la ville de Marseille dans ce domaine ?
Elle a des compétences sur le plan de gestion de la rade qui a été mis en place dès 2008 ; sur la création des récifs artificiels installés en 2008 également ; la gestion des archipels de Riou et du Frioul qui a fait que nous sommes des leaders en Méditerranée sur la gestion des îles dans le programme du Conservatoire du littoral sur les petites îles de la Méditerranée. Et, bien entendu, c’est aussi la création du Parc national des calanques qui est un Parc un peu unique, on est trois au monde à être à la fois terrestre, maritime, ilien et périurbain, cela nous qualifie dans les villes qui sont très en avance sur la protection et le développement de la biodiversité. Et, en même temps sur la façon dont nous intégrons la gestion de notre littoral dans le cadre de notre urbanisme.
La ville de Marseille serait-elle candidate pour obtenir un label mondial ?
C’est la reconnaissance suprême. Ce serait celui de l’Unesco mais c’est un dossier très lourd à monter. Je pense que ce serait un objectif pour la Ville et le Parc national des calanques mais aujourd’hui, notre priorité c’est de faire vivre ce Parc, de lui donner de la consistance, de la visibilité. Que l’Etat nous donne les moyens financiers et humains pour le faire fonctionner, nous n’y sommes pas encore pour 2014. Ensuite si nous sommes crédibles, nous pourrons effectivement candidater au patrimoine mondial de l’Unesco mais cela prend beaucoup, beaucoup de temps.
Propos recueillis par Patricia MAILLE-CAIRE