Publié le 27 février 2014 à 18h01 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h18
C’est un discours pour le moins original que Marc Pouzet, le président de la Caisse régionale Provence-Alpes du Crédit Agricole a tenu au Pharo à la suite des Assemblées générales de Marseille centre et Marseille sud. Assemblées qui ont été suivies par des Rencontres économiques qui accueillaient le journaliste Antoine Sfeir.
Le Président d’indiquer : «Pour les uns, nous sommes dans la déprime, tandis que d’autres rêvent de venir vivre en Europe. Tout cela prouve que le monde économique a du mal à trouver une autre voie ». Pour lui, «il y a crise » et, poursuit-il : «Nous laissons un pays qui n’est pas en ordre de marche». Mais, il n’est point question de pessimisme, tout au contraire, et le propos mérite d’autant plus qu’on s’y arrête qu’il est tenu par un banquier. «Nous vivons peut-être la fin de l’égoïsme, d’une société basée sur le toujours plus. Nous allons vers la postmodernité, une société différente avec une vision plus collective des choses. Une société plus douce, plus intelligente, plus solidaire».
Rappelons que les sociétaires ont un droit de regard sur les activités de la Caisse. Une fois par an, ils peuvent participer à l’Assemblée Générale de la Caisse lors de laquelle ils disposent d’un droit de vote, en particulier pour élire leurs représentants selon le principe «un homme, une voix».
« Il s’agit de mettre l’Homme au centre »
C’est dans ce contexte que Marc Pouzet est intervenu, expliquant qu’à ses yeux : «Le tout industriel va être remplacé par une économie de services qui, elle-même, va créer une industrie nouvelle». Il est persuadé que «notre mode de vie va changer, c’est une certitude, même si nous n’en sommes qu’aux balbutiements, mais il s’agit de mettre l’Homme au centre».
Il en vient au Crédit agricole : «Nous sommes une banque coopérative ce qui veut dire que notre objectif n’est pas de gagner toujours plus mais la satisfaction de nos clients. Et c’est ainsi, alors que nous avons plus de cent ans, que nous sommes au cœur de la modernité».
Selon lui : «Une coopérative c’est un lieu où des hommes et des femmes mettent leurs rêves en commun dans le but que l’économie satisfasse leur projet individuel. Et, en ce qui nous concerne, nous sommes sur un espace défini : les Alpes, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône ce qui veut dire que nous allons vivre longtemps ensemble. Que nous voyons la tentation, lorsque la région est fragilisée, d’un repli sur soi qui est un défi à l’avenir. Car il est clair qu’il faut être fort chez nous pour rayonner à l’international».
Il poursuit : «Tout cela n’a de sens que si nous sommes une entreprise performante car il n’y a aucune raison d’être client chez nous si nous n’offrons pas le meilleur rapport qualité/prix. Et nous sommes compétitif et leader. Nous sommes aussi solidaires : nous n’avons pas d’actionnaires qui ramassent les bénéfices. Ces derniers donnent sens à l’entreprise, on en redistribue une partie au personnel puis nous investissons pour nous développer et, enfin, nous soutenons l’économie du territoire au travers une Fondation».
Michel CAIRE