Publié le 8 février 2014 à 21h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h18
C’est au Vallon des Auffes (7e), fief du candidat socialiste à la mairie de Marseille, Patrick Mennucci, que la tête de liste du Front national, Stéphane Ravier présente son programme sur la sécurité. Puisque, avance-t-il : «il s’agit de la première préoccupation des Marseillaises et Marseillais ». Préconisant la mise en œuvre de «la tolérance zéro».
D’abord il dénigre les actions des Autres, tous bords confondus, en les accusant «de vendre du rêve » en période préélectorale. Constatant que face à la «barbarie», c’est «le vide sidéral de la part de la mairie et de son opposition ». Estimant qu’avec « Patrick Gaudin ou Jean-Claude Mennucci demain on rase gratis, on construit gratis, on accueille le monde gratis ». Mais, ajoute-t-il : « Il y a une réalité du quotidien loin du déni du maire tellement sortant, loin de l’angélisme, coupée de la réalité, de la gauche ».
Puis, deuxième phase, Stéphane Ravier joue sur les peurs en évoquant «des agressions de plus en plus violentes et la banalisation de l’inacceptable ». Il énumère l’ensemble des meurtres commis ces dernières années : une mamie, un gamin, un commerçant… ou encore la tentative de noyade d’un policier. « Et le jour même Mennucci déclare qu’ils étaient en difficulté sociale. Ces jeunes étaient sur la plage en train de faire bronzette et de jouer au football. On devrait les envoyer sur les plages de Martinique ou de Guadeloupe pour les calmer ».
Il n’entend pas se mouiller et ne parle qu’à travers les reportages de telle chaine ou à partir des propos de tel journal ou telle radio. « Ce n’est pas moi qui le dit… ».
Il poursuit son intervention: «Je ne m’attarderai pas sur les règlements de comptes entre crapules, entre dealers. Les lettres de licenciements chez eux sont en plomb. C’est normal, cela fait partie des risques du métier. Peu nombreux sont ceux qui vont verser des larmes sur ces événements-là sauf quand ils se produisent sur une voie de circulation et que cela créé des bouchons énormes, là ça devient gênant.»
Puis, il lâche: «Dans les cités les nouveaux douaniers font régner leur loi et empêchent de vivre les Marseillaises et les Marseillais normalement ». Et justifiant les propos à venir, il déclare : «Nous sommes pressés par la légitime colère populaire.»
Le frontiste joue sur le rejet de l’Autre : «En France, à Marseille, quand on a des délinquants étrangers, des trafiquants de drogue, nous n’avons pas le droit de les expulser sous le prétexte qu’ils ont leur vie et leur famille ici, au nom des Droits de l’Homme. Il n’y a encore qu’en France où l’on prend ce genre de gants pour des crapules, au nom de principes édictés il y a deux siècles». Puis, ironise sur le Pacte citoyen du bien vivre ensemble porté à gauche comme à droite : «Cela aurait pu être du Taubira ou du Harlem Désir ». Revient sur les renforts de police insuffisants, «qui ne remplace que les départs à la retraite » consentis par le ministre de l’Intérieur qu’il appelle « Manolo ». Et il enchaîne : « Pas de tolérance pour les crapules et s’ils sont étrangers, c’est retour à l’envoyeur, c’est pas subvention, insertion, c’est la trique… par la loi. »
Puis il en vient à son programme. Le FN à travers la voix de Stéphane Ravier souhaite que Marseille devienne capitale européenne de la Sécurité. Pour ce faire, il prévoit 3 000 caméras de vidéosurveillance, 1 000 policiers municipaux d’ici 2020. Une police armée : « on l’a armée de flash balls, de gilets pare-balles mais en face ils ont de vrais balles». Envisage la création d’une brigade cynophile affectée au centre-ville «pour ces marginaux qui ont des chiens enragés » ; un allo mairie sécurité 7j/7, 24h/24h; une présence policière renforcée de jour et de nuit «parce qu’on n’a pas entendu parlé des 35 heures chez les crapules »; le démantèlement des campements de nomades étrangers « pour des questions de salubrité ». Il souhaite également encourager dans toute la ville des initiatives et structures du type « voisins vigilants»; prône la généralisation de l’éclairage public pour des rues plus sûres parce que «les talibans verdoyants ont fait éteindre toute la planète ». La lutte contre la violence dans le sport passera « par la suppression des subventions aux clubs quand leurs membres se comportent comme des voyous « comme des agités du bocal » ». Pour la défense de la liberté d’expression « la ville mandatera un huissier dans les concerts à risques et, tout appel à la haine ou à la violence envers nos symboles nationaux fera l’objet de plainte.» Et pour faire appliquer ces mesures il faut, selon Stéphane Ravier, « des élus intègres, c’est le minimum. Car, avant de s’attaquer aux crapules à capuche, il faut s’attaquer aux crapules à cocarde », etc, etc.
Un vaste programme présenté par Stéphane Ravier mais qui a un coût. Que nenni ! «Cela ne coûtera rien », assure-t-il. En effet, Il part pour faire d’une pierre, deux coups en réduisant «le poids de l’immigration» et de fait , «faire des économies». Il explique : «la ville supprimera toutes les subventions aux associations « immigrationnistes », communautaristes et intégristes. je ne financerai pas les nouveaux petits Mohamed Merah.» Il pointe notamment des associations « avec des noms venus d’ailleurs » et annonce ainsi économiser 1/3 du montant des subventions qui sont versées, etc, etc.
Un parfait exemple de Populisme .
Patricia MAILLE-CAIRE